Ziad Abou Eïn, en charge de la colonisation au sein de l’Autorité palestinienne, a été tué lors de heurts avec l’armée israélienne.
La pression monte sur Israël après la mort de Ziad Abou Eïn, un responsable palestinien. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon a demandé mercredi aux autorités israéliennes une “enquête rapide et transparente”. Un peu plus tôt, l’Union européenne a aussi demandé une enquête “immédiate” et “indépendante”.
“Les informations sur un usage excessif de la force par les forces de sécurité israéliennes sont très inquiétantes”, a déclaré dans un communiqué la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. “Ceci rappelle de façon dramatique à toute la communauté internationale la dégradation de la situation sur le terrain”, a-t-elle commenté. Elle a appelé “toutes les parties à une retenue maximale” et “à éviter toutes les actions qui pourraient faire croître les tensions”.
Une manifestation qui se voulait pacifique
Ziad Abou Eïn, 55 ans, en charge du dossier de la colonisation au sein de l’Autorité palestinienne et ancien vice-ministre en charge des prisonniers, est mort mercredi lors d’une manifestation qui se voulait pacifique et réunissait environ 300 personnes contre la colonisation israélienne, dans les environs de la colonie Adei Ad près de Ramallah, selon un photographe de l’AFP sur place.
Les manifestants ont été arrêtés par un barrage de soldats israéliens qui ont commencé à tirer des gaz lacrymogènes pour les repousser. Quand des heurts ont éclaté, trois soldats ont repoussé brutalement Ziad Abou Eïn à hauteur de la poitrine et en l’empoignant au col et à la gorge.
Israël propose une équipe d’enquête commune
Il s’est effondré cinq minutes plus tard en se tenant la poitrine. Ahmed Bitawi, le directeur de l’hôpital de Ramallah, a fait état de coups portés au torse. Kamal Abou Safaka, un collaborateur de Ziad Abou Eïn, a rapporté un coup de crosse.
Après le décès, l’armée israélienne a affirmé être intervenue face à des “émeutiers”. Indiquant examiner les circonstances de la mort, Israël a proposé la constitution d’une équipe d’enquête commune.
Israël exprime ses “regrets”, Abbas dénonce
Le président palestinien Mahmoud Abbas a dénoncé “l’attaque brutale qui a provoqué la mort” de Ziad Abou Eïn comme un “acte barbare qui ne peut être ni accepté ni toléré”. Il a décrété trois jours de deuil et annoncé lui aussi une enquête. “Toutes les options sont ouvertes” à la discussion, a-t-il dit à l’ouverture d’une réunion extraordinaire des dirigeants palestiniens à Ramallah pour discuter des mesures que pourraient prendre l’Autorité palestinienne.
De son côté, le ministre israélien de la Défense, Moshé Yaalon, a exprimé ses regrets. “L’armée israélienne enquête sur l’incident au cours duquel Ziab Abou Aïn est mort. Nous regrettons sa mort.”