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Loi des finances 2018: des innovations majeures

A l’issue du Conseil des ministres d’hier, le porte-parole du Gouvernement, Abdel Karim KONATE, a reçu à sa conférence de presse hebdomadaire ses homologues de l’Economie et des finances, Boubou CISSE, et de la Jeunesse et de la construction citoyenne, Amadou KOITA, pour parler respectivement du projet de Loi des finances portant l’exercice 2018 et de la Politique nationale de la citoyenneté et du civisme.

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En campant le décor, le ministre CISSE a fait ressortir les innovations de la Loi des finances qui sera soumise à l’Assemblée nationale, la semaine prochaine, pour adoption.
La principale innovation, c’est qu’elle se présente sous la forme d’un budget-programme, conformément à une Directive de l’UEMOA. Il s’agit d’une première au Mali, mais notre pays est également le premier à appliquer intégralement cette directive, même si d’autres ont tenté une application partielle, a souligné le maître de l’Hôtel des finances.

Un budget optimiste
En quoi le Budget-programme innove-t-il ?
Le ministre explique, primo : il permettra une gestion axée sur les résultats. Autrement dit, la dotation budgétaire sera basée sur la performance réalisée par la structure bénéficiaire..
Secundo, la présentation et le vote des allocations budgétaires se feront par rapport aux politiques publiques avec un budget adapté à l’objectif des programmes. Le principe étant de récompenser les structures sur la base de leurs performances, a indiqué le ministre CISSE qui explique qu’il s’agira d’augmenter la dotation budgétaire, si les objectifs sont atteints et de la réduire, le cas échant.
Tertio, le Budget-programme fera intervenir un nouvel acteur différent du DFM et qui est responsable du programme.
Quarto, a fait savoir le ministre de l’Economie, il permettra la responsabilisation de l’ensemble des acteurs.
Dr Boubou CISSE a ensuite indiqué que la Loi des finances a été élaborée dans un contexte de croissance économique favorable bâtie autour d’une croissance économique de 5,0% en 2018 contre 5,3% en 2017 et un taux d’inflation de 1,8% contre 1,0% en 2017 au Mali.
Ainsi, le budget optimiste se chiffre en recettes à 1 957 milliards 625 millions de francs CFA contre 1 811 milliards 494 millions de francs CFA dans le budget rectifié de 2017, soit une augmentation de 8,07% imputable à l’accroissement des recettes du budget général, des budgets annexes et des comptes spéciaux du Trésor.
Au titre des dépenses : elles s’élèvent à 2 330 milliards 778 millions de francs CFA contre 2 167 milliards 677 millions de francs CFA dans le budget rectifié de 2017, soit une augmentation de 7,52%.

Le financement du déficit
Selon Dr CISSE, le déficit de 373 milliards 153 millions de francs CFA sera financé par des aides budgétaires extérieures et la mobilisation de l’épargne à travers les titres d’emprunt émis par le Trésor. Il est rassurant sur les titres d’emprunts, d’autant plus que le Mali a toujours eu plus de souscripteurs qu’il n’en avait besoin dû au fait qu’il a une bonne signature.
L’augmentation des dépenses, a justifié le ministre, s’explique par la prise en charge des incidences financières de certains engagements de l’Etat concernant entre autres : la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger ; de la Loi d’Orientation et de Programmation militaire et de la Loi de Programmation relative à la Sécurité intérieure ; l’organisation des élections générales de 2018 ;
les avantages accordés aux salariés suite aux négociations avec les partenaires sociaux ;
le renforcement des crédits alloués au secteur de l’Agriculture, aux secteurs sociaux et aux dépenses en capital, en vue de stimuler la croissance et la création d’emplois.

Le respect des engagements
Le ministre CISSE a souligné que le budget 2018 respecte tous les engament de notre pays. A titre illustratif, pour la mise en œuvre de l’Accord, il y a eu une augmentation de 106% par rapport au précédent budget. Ce qui porte l’allocation à 123 milliards de francs CFA.
Il est prévu 45 milliards de francs CFA pour l’organisation des élections présidentielles et législatives de 2018 ; 32 milliards de francs CFA pour les primes et indemnités accordées à certains corps et l’harmonisation des primes et indemnités.
Pour la Loi d’orientation et de programmation militaire, il est prévu 1 044 milliards de francs CFA, soit une augmentation de plus de 300%. Ce qui n’a pas été fait au cours des 20 dernières années.
Pour la Loi Programmation relative à la Sécurité intérieure qui connaîtra une augmentation de 18 milliards, il est prévu une allocation de 87 milliards de francs CFA.
Le conférencier a précisé que conformément à la volonté du Président de la République, toutes les dépenses sociales ont été protégées, c’est-à-dire quand il n’y a pas d’augmentation, il n’est pas question de réduction. De même, a-t-il fait savoir, les investissements publics ont été portés à un niveau important.

Citoyenneté et civisme
Intervenant à son tour, le ministre de la Jeunesse et de la construction citoyenne, Amadou KOITA, a commenté la Politique nationale de la citoyenneté et du civisme (2017-2021) approuvée par le Gouvernement en sa session du 20 septembre dernier. Il repose, a-t-il justifié, sur le constat que l’ensemble des Maliens s’accorde à dire que le problème de civisme se pose avec acuité.
Outre les différentes déclinaisons de la citoyenneté, le ministre a également rappelé les valeurs de la citoyenneté : la dignité, l’équité, la bravoure…
Aussi a-t-il fait savoir l’inclusion des valeurs qui ont fondé notre société dans la Politique nationale, de même qu’une assimilation des valeurs démocratiques et républicaine ; une appropriation des bonnes pratiques démocratiques et républicaines.
La Politique nationale, a expliqué M. KOITA, vise à construire un modèle de citoyen conscient de ses droits civiques et de ses devoirs.
L’incidence financière de la mise en œuvre de cette Politique nationale de la citoyenneté et du civisme est de 29 milliards 600 millions de francs CFA. Sur ce montant, le Gouvernement s’engage à prendre en charge 45% ; 15% par les Collectivités territoriales et 40% par les Partenaires techniques et financiers dont certains se sont déjà manifestés.
Pour le ministre KOITA, la mise en œuvre de cette Politique nationale nécessitera l’implication de l’ensemble des acteurs. Cela, pour tendre vers l’universel tout en restant soi-même.
Pour la mise en œuvre, a détaillé M. KOITA, un Comité de pilotage rattaché au ministre sera mis en place. Il aura des démembrements aux niveaux région, cercle, commune. Cela, pour la prise en compte de toute la jeunesse de notre pays en ce qui est de la culture de la citoyenneté et du civisme.

Par Bertin DAKOUO

 

Source: info-matin

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