Lors de sa session ordinaire, le 1 er Octobre 2021, le conseil des ministres a adopté le projet de loi portant loi de finances pour l’exercice 2022 présenté en mode programme. Selon les prévisions dudit projet, les recettes budgétaires passent à 2 130,721 milliards de francs CFA contre 2 188,653 milliards de francs CFA dans la loi de finances rectifiée de 2021, soit une diminution de 57,932 milliards de francs CFA. Même tendance baissière du côté des dépenses. Elles s’élèvent à 2 748,285 milliards de francs CFA contre 2 841,580 milliards de francs CFA dans la loi de finances rectifiée 2021, soit une baisse de 93,295 milliards de francs CFA.
Conséquence, le budget 2022 dégage, dans le même sillage, une nette chute du déficit prévisionnelle à 618 milliards de FCFA contre 653 du budget rectifié de 2021, soit une diminution de 35 milliards. Celle est probablement la conséquence d’une baisse drastique du volume des apports extérieurs. Le double coup d’Etat ainsi les tensions diplomatiques entre le Mali et la France sont passés par-là. En effet, n’étant plus admis dans le cercle des pays éligibles aux facilités, le Mali perd d’office les appuis de certains pays comme les États Unis dont la législation interdit aux dirigeants d’en accorder en dehors de l’humanitaire.
Une difficulté probablement accentuée par la tension entre Bamako et Paris, consécutive notamment au dernier coup d’Etat ainsi qu’à l’arrivée annoncée d’une société de sécurité privé connue sous le vocable de Wagner. Or, la grande partie de l’aide budgétaire aux pays de la sous-région passe par l’hexagone ou parrainée par elle via l’Agence Française de Développement. Même si le gouvernement n’en a fait aucune mention lors dudit conseil des ministres, il est clair, que la disette den participation des partenaires extérieurs entraîne une baisse drastique des dépenses avec des conséquences énormes pour un pays qui tire le diable par la queue.
Par conséquent, mentionne le gouvernement, le Cadre Stratégique pour la Relance Economique et le Développement demeure le cadre de référence pour la mise en œuvre des stratégies de développement et la priorité sera accordée à la prise en charge des mesures inscrites dans le Plan d’Action du Gouvernement 2021-2022. Sauf que cette baisse risque d’affecter sérieusement certains secteurs sociaux comme les subventions effectuées par le gouvernement sur certaines denrées alimentaires, économiques et même sanitaires. La lutte contre la pandémie, qui reste dans nos murs en dépit de la forte chaleur, pourrait se heurter ainsi à des difficultés de financement susceptibles de déteindre sur le climat social en constante ébullition l’avènement de la Transition.
En attendant l’examen du projet de texte par le Conseil national de transition, il y a lieu de s’interroger, par ailleurs, sur la performance des services d’assiettes ainsi que sur le fonctionnement de secteurs sensibles et importants comme la sécurité, l’agriculture et les services sociaux de base.
Amidou Keita
Source : Le Témoin