Le Syntade (Syndicat National des Travailleurs de l’Admiration d’Etat) a mis finalement à exécution sa menace de 72 heures de grève, pour dénoncer les insuffisances de la loi contre l’enrichissement illicite, une loi sélective pour les contestataires de la dite loi quand pour d’autres, la présente loi est perçue comme une opportunité pour mettre fin aux détournements des derniers publics au Mali.
La question qui se pose est de savoir s’il faut sanctionner des cadres, alors qu’au Mali, la femme du ministre ou son fils blanchissent facilement l’argent du contribuable sans que ces personnes ne soient inquiétées outre mesure. Il est de notoriété au Mali que les conjoints des personnalités et des hommes politiques sont sources de corruption et qui sont à la base de détournement de milliards par an. Alors pourquoi ne pas joindre à la liste des conjoints, ascendants et descendants de dignitaires et autres cadres et hommes politiques de la république ?
S’il faut lutter efficacement contre l’enrichissement illicite au Mali, il faut joindre à cette liste établie par les autorités les conjoints et autres liés aux hommes politiques et hauts cadres du Mali. Il serait inadmissible que sur une simple dénonciation d’un collaborateur aigri qu’un DFM, un Directeur ou toutes autres personnes qui gèrent l’argent du contribuable soit désignés à la vindicte populaire. Au Mali, les plus grands scandales sont le fait de fils, d’épouses et autres personnes liées aux dirigeants. Dans ce contexte, élaborer une loi et épargner cette catégorie ‘’corruptogène’’ de la société revient à appliquer une justice sélective. On se rappelle encore que la plupart de ces personnes, affiliées d’une façon ou d’une autre à la classe dirigeante, créent des sociétés écran gérées par des membres de la famille et vers lesquelles convergent tous les marchés publics surfacturés et fractionnés et cela, sans que personne ne pipe mot. Au Mali, des ministres attribuent des marchés d’un montant de plusieurs dizaine de millions à de simples copines de gré à gré et sans qu’aucun texte en la matière ne régisse ladite attribution. De ce fait, si une loi est faite pour lutter contre l’enrichissement illicite, elle doit prendre en compte tous ceux ou celles qui peuvent être source de corruption et que ces personnes répondent de leurs actes. La plus part des sociétés créées au Mali sont le fait des fonctionnaires véreux et pire, les marchés juteux sont tous dirigés vers ces sociétés et c’est la roue qui tourne et les riches deviennent encore plus riche et vice versa. Le Syntade a raison d’aller en grève pourvu que la lutte entamée concerne tout le monde et cela pour l’intérêt et le bonheur des maliens et non un retrait pur et simple de la loi. Que chaque personne vive et se nourrisse du travail qu’il abat chaque jour au quotidien et non le contraire.
Diakardidia CAMARA