Le port de Rouen en France, est une destination de référence pour nos chargeurs. Une délégation de haut niveau de ce port a été reçue le samedi 6 avril, au siège du Conseil malien des chargeurs (CMC) à l’ACI-2000.
L’Union portuaire rouennaise conduite par son directeur, Pierre-Marie Hebert, consul honoraire du Mali à Rouen, a pris langue avec le bureau du CMC conduit par son président, Babalaye Daou. M. Hebert et son collègue qui l’accompagnait étaient en provenance des ports de Saint-Louis au Sénégal et de Conakry en Guinée. Avant de rencontrer le CMC, ils avaient été reçus la veille par le ministre des Transports, Zoumana Mory Coulibaly.
Les échanges avec les chargeurs maliens ont essentiellement porté sur des préoccupations liées à la diversification des corridors (une priorité du président du CMC), l’acheminement correct du fret, la préférence des ports pour ce qui est de leur distance et leur sécurité, la compétitivité des prestations portuaires, l’état des routes, entre autres.
Pour ce qui est de la distance, Babalaye Daou a fait savoir que le port de Conakry situé à 900 km de Bamako semble la mieux indiqué que Dakar qui est à plus de 1000 km. “Cette différence n’est pas négligeable et peut jouer sur le coût de revient des marchandises”, a-t-il dit. Mais il a déploré l’état de la route dont le projet de construction est lancé et concerne l’axe Conakry-Kankan-Bougouni, au sud. Il a aussi parlé d’une visite effectuée il y a de cela quelques mois, par une délégation de l’autorité portuaire de Conakry au cours de laquelle, les deux parties ont noué un partenariat. En ce moment, les estimations font état de 100 camions de fret par jour en provenance du corridor guinéen.
La formation professionnelle continue est l’une des activités du port de Rouen en direction de ses partenaires africains. Une opportunité qui intéresse le CMC pour la mise à niveau de ses propres ressources humaines et celles de ses adhérents.
Une proposition de construction d’un port sec sécurisé a été faite par la partie rouennaise. Babalaye Daou a de son côté annoncé le projet de mise en chantier, par l’OMVS, de la navigabilité du fleuve Sénégal de Saint-Louis à Kayes en précisant que la logistique (bateaux) est déjà prête.
“L’Union portuaire rouennaise est au cœur du dispositif de l’axe qui va de Paris, Rouen au Havre. Il est donc un port de départ important sinon le premier en France pour les expéditions en destination des pays de la Côte-ouest africaine sinon du Mali, pays enclavé, un partenaire important pour notre économie portuaire”, a indiqué M. Hebert. A ses dires, la collaboration avec le CMC consiste en la collecte des informations à ses côtés, des informations relatives au fret destiné au Mali. C’est fort de ces informations que le CMC connaît la performance des opérateurs économiques maliens et peut faire de ces bonnes mesures un poids économique pour cette activité, obtenir des prestataires de transport notamment les armateurs, les conditions de fret améliorées, ce qui est au bénéfice des chargeurs et des consommateurs maliens.
Tout en se félicitant de cette visite, M. Daou a fait savoir “qu’elle permet de revisiter notre parcours et jeter les bases de notre relation et aussi parler de ce que nous pourrons faire dans le futur, pour le bonheur du chargeur, du consommateur malien”. Il a ajouté que “le port de Rouen est incontournable ou du moins très important pour toutes les marchandises qui viennent de l’Europe à destination de l’Afrique, du Mali. Avec le port de Rouen nous avons discuté de ce qui peut être fait afin que les marchandises qui nous viennent de l’Europe puissent nous revenir moins chères au point de vue transport et aussi parce que nous sommes un pays enclavé et nous n’avons pas de formation maritime au niveau de nos cadres, de nos entreprises. Le port de Rouen nous apporte l’assistance afin que nous pussions le mieux discuter avec les ports, les armateurs. De part les relations qu’il a avec plusieurs pays africains, il peut nous conseiller afin que nous pussions être performants”.
La rencontre a pris fin par une proposition d’élaboration de convention cadre prenant en compte toutes les aspirations des deux parties.
- Dicko
Source: Mali Tribune