Les éditions Princes du Sahel ont fait le pari des romans du cœur spécifiquement dédiés au public féminin malien et écrits par des dames
Le roman est de toutes les publications le genre qui accroche le plus rapidement le grand public. Simplement parce que de nombreux lecteurs retrouvent dans les personnages qui y sont proposés et dans les sentiments qui y sont exposés des échos familiers de leur propre vie. Cette vérité, les éditions Princes du Sahel non seulement se la sont appropriée, mais encore l’ont intelligemment utilisée. En moins d’une décennie d’existence, la maison d’édition est devenue une référence dans le créneau des cœurs qui s’épanchent. Le chemin pour arriver là n’a pas été des plus classiques. Initialement spécialisées dans la réalisation et l’édition de supports destinés à un public professionnel, les éditions Princes du Sahel ont ensuite développé leur expertise dans la publication de supports de promotion économique, avec notamment la collection des guides d’affaires de l’UEMOA. Elles conceptualisaient et réalisaient aussi pour des partenaires privés ou des institutions publiques des ouvrages professionnels (guides, revues sectorielles, supports institutionnels, répertoires professionnels, rapports annuels).
La commémoration du Cinquantenaire de l’indépendance du Mali sera le déclic qui amena les éditions Princes du Sahel à élargir leur politique éditoriale en l’étendant à la fiction, plus créative et surtout destinée à un plus grand public. « Le Mali de Madi », premier album de bande dessinée paru en décembre 2010, signera l’entrée de la maison d’édition dans un domaine où on ne l’attendait pas. Le récit relate l’histoire du Mali de 1960 à nos jours, et cela à travers la vie de Madi, son héros. Journaliste-reporter, Madi évolue au gré des événements de l’Histoire pour devenir finalement une référence dans son métier et un écrivain reconnu. Il nous fait revivre toute l’évolution contemporaine du Mali des premières heures de l’indépendance à l’apprentissage de la démocratie, relatant au passage les grandes évolutions sociales, les exploits sportifs et le développement économique.
LE CŒUR DES JEUNES FILLES. A la suite dette cette entrée réussie dans la fiction, les éditions du Soleil se dirigèrent vers le roman sentimental qui présente l’avantage de ne pas manquer d’adeptes. Ce genre littéraire est en effet fort apprécié avant tout de la gent féminine à travers le monde entier. Les Maliennes ne font pas exception à la règle, mais jusqu’alors elles n’avaient pas de romans écrits pour elles et se déroulant dans un contexte qui leur soit familier. Cette lacune, les éditions Princes du Sahel la réparèrent en lançant en 2013 la première collection malienne de romans sentimentaux, Djarabi. Laquelle propose aux lectrices maliennes des romans originaux et inédits avec des histoires dont l’environnement et les personnages sont maliens, des histoires courtes et plaisantes racontées dans un style accessible et proposées à un prix de vente à la portée des bourses modestes.
Le titre de la collection est en soi très révélateur. « Djarabi » évoque instantanément l’univers sentimental. Ne signifie-t-il pas « amour » en bamanankan ? Et c’est effectivement d’amour dont il s’agit dans ces oeuvres. Les intrigues sont très diverses, les sentiments passionnés, le suspens constamment au rendez- vous et le dénouement toujours heureux. La morale y est sauve aussi puisque la part belle y est faite aux comportements exemplaires, conformes aux meilleures valeurs de notre code de conduite. Les auteurs sont exclusivement des dames. Rien d’étonnant à cela : qui en effet mieux qu’une femme saurait et pourrait trouver et traiter les sujets qui font battre le cœur des jeunes filles ? Car dans les romans de la collection se trouve ce que les femmes recherchent : une certaine sensibilité, un certain idéal de l’amour, une certaine vision du monde.
Les éditions Princes du Sahel innovent donc et font évoluer le concept du roman à l’eau de rose. Parmi les titres de Djarabi, on trouve « La revanche du cœur » de Atika Doucouré (publié en mai 2013) ; « Le prix du bonheur » de Lalla Traoré (publié en mai 2013) ; « Romance à Siby » de Zeïnab Maïga (publié en septembre 2014) ; « Coup de foudre à Bamako », de Ouleï Ba (publié en octobre 2014) et « Amour haram » de Amarata Diawara (publié en mars 2015). Les romans de la collection Djarabi sont en vente dans les librairies, les supermarchés au prix de 2000 et 2500 francs cfa.
C. DIAWARA
source : L Essor