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L’ire de Guterres

Le chef de la Minusma, le Mauritanien El Ghassim Wane, est depuis plusieurs semaines sur la sellette. En cause ses multiples concessions faites aux militaires au pouvoir à Bamako. Ce que lui a fermement reproché le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, dont il est le représentant spécial au Mali. L’entretien, particulièrement tendu, s’est déroulé en marge de la session du Conseil de sécurité du 16 juin, durant laquelle le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, a surpris en demandant le “retrait sans délai” de la Minusma.

El Ghassim Wane s’est notamment vu reprocher par Antonio Guterres l’inefficacité des liens discrets qu’il entretient avec les colonels maliens au détriment du mandat de la mission, considérée comme neutralisée sur le plan politique et en péril sur le plan sécuritaire. Il est également depuis plusieurs mois dans le viseur de plusieurs membres du Conseil de sécurité.

“Bon courage, Wane”

La relation d’El Ghassim Wane avec le colonel Ismaël Wagué, ministre de la réconciliation et interlocuteur clé du diplomate mauritanien au sein de la junte, suscite des questions au sein de l’ONU. L’organisation estime que sa stratégie politique et militaire non concertée avec la mission a provoqué la mise en danger de la force onusienne, en particulier dans certaines des bases les plus exposées.

Tout au long du premier semestre de 2023, le chef de la Minusma a par ailleurs tenté de ralentir à plusieurs reprises la publication du rapport sur le massacre de Moura, survenu en mars 2022, par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH, AI du 15/05/23). Redoutant une saisie de la Cour pénale internationale (CPI), le pouvoir malien a menacé de traduire en justice les auteurs et collaborateurs de cette enquête qui pointe la responsabilité des Forces armées maliennes (FAMa) et de la milice para-étatique russe Wagner.

Ces derniers mois, la marge de manoeuvre d’El Ghassim Wane avec la junte s’est rétrécie, au fur et à mesure de la perte d’influence d’Ismaël Wagué dans le dispositif du pouvoir malien et des tensions accrues avec la Minusma. En décembre 2022, en présence du secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, Assimi Goïta avait froidement critiqué le chef de la Minusma, de plus en plus isolé et devenu dispensable. Le président de la transition avait conclu l’audience par un au revoir équivoque : “Bon courage, Wane”.

Source : Africa Intelligence

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