Avec un chiffre d’affaires estimé à plus de 21 milliards F CFA en 2009, la société Sampana occupait la 3ème place parmi tant d’autres qui intervenaient dans le secteur des hydrocarbures au Mali. De surcroit, explique le PDG Mohamed Sampana, la société générait, courant la même période, 4% des droits de la douane malienne. Suite à une cabale de la France et ses acolytes au Mali, la société va finalement être liquidée au profit de la station Total, selon le président directeur général qui dit interpeller le ministre Kassogué pour la restitution de ses biens.
Sur la base d’une note explicative, le PDG Mohamed Sampana informe que la société Sampana-SA est une société de droits maliens au capital de 500.000.000 F. Elle était siégée à Banankabougou, en commune VI du district de Bamako. La société avait pour objet principal d’importer les hydrocarbures sur le territoire malien en vue de commercialiser. Sampana-SA a commencé ses activités en 2003 avec un chiffre d’affaires annuel estimé à près de 2 milliards de nos francs. « Eu égard au sérieux, à l’abnégation et à la bonne image de la société Sampana-SA, celle-ci va bénéficier d’un emprunt obligatoire d’un montant de 3 milliards de F CFA. Une somme garantie par le Fonds de Solidarité africain et le Fonds GARL, en juillet 2007 », lit-on dans le document mis à notre disposition. Cet emprunt obligatoire a permis à la société de réaliser d’importants investissements, à savoir l’achat d’une vingtaine de citernes et la construction des stations d’essence dans des localités cibles du pays. Ainsi, explique Mohamed Sampana, au cours de l’année 2009, la société est passée à un chiffre d’affaires de plus de 21 milliards de F CFA. Vu la qualité de services et sa performance, la jeune société est parvenue, courant 2009, à occuper la 3ème place parmi toutes les autres qui intervenaient dans le monde du transport et de la commercialisation d’hydrocarbures au Mali. Aux dires du PDG dénonçant une cabale de la France et ses acolytes contre lui, la société générait 4% des droits douaniers maliens. « La société prospérait et jouait un rôle important dans l’économie du Mali. Sous l’emprise de Sampana-SA travaillaient 109 personnes. Mais malheureusement, déplore le PDG, cette santé financière de la société va recevoir un coup fatal de la part de l’administration des douanes », regrette le dénonciateur. Ce n’est pas tout. Mohamed Sampana estime que le malheur de la société est parti de la signature d’un contrat pour le ravitaillement de l’aéroport de Bamako en hydrocarbures. « C’est la station Total qui était chargée de ravitailler l’aéroport. Mais elle partait chaque fois en rupture de stocks. Pour alors combler cela, j’ai pu avoir un contrat pour le ravitaillement de l’aéroport », souligne M. Sampana. A lire le document de contrat mis à notre disposition, il demeure sans ambages que l’autorisation avait même été donnée au sieur Sampana, pour la construction d’une station au niveau de la zone aéroportuaire de Bamako, afin de servir l’endroit en hydrocarbures. « C’est après avoir eu ces contrats que Total a orchestré une cabale contre ma société. Elle a d’abord commencé ses connivences avec les douanes maliennes, ensuite les impôts et la justice », dénonce le président directeur général. Suite à l’audience du 16 mai 2012, le tribunal du commerce de Bamako a décidé de la liquidation de « de ma société, en désignant un certain Aliou Badra Touré, expert-comptable agréé en qualité de syndic ».Pourtant, révèle-t-il, « le nommé Aliou Badra n’est rien d’autre que Total dans cette affaire. C’est Total qui a ainsi liquidé ma société ». Puis de clarifier que la France s’est cachée derrière de nombreuses banques travaillant au Mali, pour parvenir à ce résultat de liquidation. Certaines desdites banques ont été cooptées contre la société Sampana-SA en tant que demanderesse devant le tribunal du commerce. Le PDG dit ainsi interpeller le ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Mamoudou Kassogué. Cela, pour qu’il s’implique personnellement dans cette affaire. « Je ne souhaite que la restitution de tous mes biens, pour que je puisse redémarrer mes activités. La société est une personne morale. Liquider ma société en la donnant à Total est le plus grand terrorisme utilisé au Mali par la France », suppose la victime. En cette période où la transition dit se battre contre la corruption et l’injustice, la question se pose à savoir si le ministre Kassogué décidera de rester indifférent face à un tel problème.
Affaire à suivre
Mamadou Diarra
Source: LE PAYS