Alors que l’opposition désapprouve les autorités intérimaires, le «Mouvement le Mali en marche» estime que cette mesure est une évolution dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix. C’est du moins ce qui ressort de la déclaration faite à la presse, le samedi dernier, par le porte-parole de ce regroupement, Youssouf GUINDO, qui se prononçait sur les récents incidents de Gao tout en dénonçant l’instrumentalisation de la jeunesse de cette ville par des hommes politiques à des fins personnelles.
Dans sa déclaration, le conférencier a indiqué que le processus de la mise en place des autorités intérimaires a été inclusif avec l’implication de toutes les parties prenantes. Ce, contrairement aux propos de l’opposition qui estime que le gouvernement et les groupes armés en ont fait des affaires personnelles en faisant cavaliers seuls.
Selon lui, l’examen et l’adoption de ce projet de loi a fait l’objet d’une large concertation entre le gouvernement, les partis politiques, les cadres techniques des ministères concernés, les partes signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation, les associations des collectivités territoriales.
Comme avantage de la mesure, M. GUINDO a expliqué que ces autorités intérimaires contribueront à l‘évolution des dispositions actuelles du code des collectivités territoriales et participeront à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation, en attendant l’installation des nouveaux conseils des collectivités territoriales.
En lieu et place des délégations spéciales, il a soutenu que la mise en place des autorités intérimaires est une réponse appropriée pour la préparation des futures élections.
Sur la marche de la jeunesse de Gao, qui a dégénéré et fait des morts et des blessés parmi les manifestants, le conférencier a condamné l’approche des initiateurs de cette manifestation pour avoir été instrumentalisés par des hommes politiques. Derrière ce mouvement d’humeur et de protestation, M. GUINDO dit avoir la preuve et la confirmation des agissements malveillants de certains leaders politiques dans le seul but de nuire au régime.
Le conférencier n’a pas porté de gant pour dénoncer cette attitude condamnable de ces responsables politiques de l’Opposition dite républicaine et démocratique qui, au lieu d’appeler les jeunes ou à travailler à la cohésion nationale, ce sont allés dans une manipulation politicienne par la tenue des allégations mensongères ravivent la tension.
En tout cas, la religion faite par le conférencier, il ne aucun doute que ces responsables qui ont appelé la population à la désobéissance civile, voulaient à tout prix semer le désordre dans la ville de Gao. Toute chose qui ne contribue pas, a-t-il dénoncé, à l’apaisement de la situation et au retour définitif de la paix.
«Toute tentative de sabordage de notre part pourrait contribuer à retarder le processus de paix. Nous en appelons au calme, à la sérénité, à l’esprit républicain, car le Mali avance résolument vers la paix, vers la réconciliation nationale. Ne vous laisser pas instrumentaliser par des politiciens véreux, assoiffés du pouvoir, qui n’hésitent pas à faire couler le sang des Maliens afin d’atteindre leur objectif machiavélique », a conseillé le conférencier.
Irréversible, se demande-t-il en quoi la mise en place des autorités intérimaires pourrait être une menace pour le processus de la paix et de la réconciliation nationale. Il pense que l’installation des autorités intérimaires a été un prétexte sinon elle en est pour rien.
Avec tout le respect qu’il éprouve pour la jeunesse de Gao pour avoir résisté aux ennemis de la paix pendant de nombreux mois, M. GUINDO pense par ailleurs qu’elle doit faire preuve de beaucoup d’imaginations afin d’éviter les pièges des hommes politiques.
Si M. GUINDO condamne le drame survenu à Gao, ainsi que les les confusions qui l’a précédé, il a tout de même mis l’accent sur la communication du régime qui a laissé de nombreuses marges à la manipulation du fait que le texte sur les autorités intérimaires a été mal expliqué et interprété.
S’agissant de la mise en œuvre globale de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, le «Mouvement le Mali en marche» note des avancées significatives dans la crise du nord de notre pays. Le désarmement, la mobilisation conformément à l’esprit de l’accord sont en marche en dépit de quelques retards.
« Si l’accord de paix se trouve retardé, ce n’est pas le fait du président IBK qui jusque là tient ses promesses, cela conformément à l’esprit de l’accord d’Alger signé le 15 mai 2015. Le Mali respecte et continue de respecter ses engagements, il appartient aux partenaires techniques et financiers de respecter aussi leur engagement», a interpellé le conférencier.
Par Sikou BAH
Source: info-matin