L’attaque s’est déroulée hier soir dans la zone de Guiré, cercle de Nara, dans la nuit dimanche à lundi aux environs de 3 heures du matin. Une délégation conduite par des fils du Chérif de Nioro, Moulaye Chérif Haidara et deux autres de ses frères, retournait de Banamba où elle bâtait campagne auprès des équipes du candidat de la famille, Aliou B Diallo, lorsqu’elle a été interceptée et arraisonnée par des hommes armés. Pas eu de victimes humaines, assurent nos sources, mais aucun des moyens logistiques – dont ils servent pour mobiliser les nombreux adeptes de leur confrérie pour le compte d’Aliou Diallo – n’a été épargné par le rapt. Le convoi a été complètement dépouillé de leurs véhicules puisque sur 4 engins 3 ont été emportés et l’un calciné sur place.
Survenue à quelques encablures du scrutin l’incident affecte déjà la présidentielle, intrigue et ne laisse personne indiffèrent dans le camp du candidat de l’ADP-Maliba. Le mentor a d’ailleurs réagi depuis Djenné où il se trouve dans le cadre de sa campagne pour condamner fermement un acte qu’il a jugé ignoble en s’en prenant du même coup au président sortant. Pour ABD, en effet, l’attaque est la preuve de l’échec d’IBK et de son incapacité à assurer la sécurité des personnes et des biens pour les cinq prochaines années. «Partout où nous sommes passés c’est cette insécurité qui constitue la première préoccupation des Maliens», a-t-il mentionné par la même occasion
D’autres responsables de son équipe de campagne ont donné également de la voix en s’interrogeant sans trouver d’explication à ce qu’un tel forfait du genre puisse prospérer dans une zone dite assurée par la fréquence de patrouilles militaires. De quoi alimenter les suspicions quant à un rapt expressément ciblé pour ralentir l’envol d’un candidat qui ratisse large grâce aux émissaires du Chérif dans les zones d’influence du Hamalisme. En tous cas, il nous revient qu’une enquête interne est ouverte par l’équipe de campagne du candidat pour y voir clair. En attendant, tous les ingrédients semblent réunis pour freiner les ardeurs des électeurs susceptibles d’être animée par la peur de se déplacer aux urnes pour exprimer leurs suffrages.
A Keita
Source: Le Témoin