Le désormais mal-aimé de la République, Soumeymou Boubeye Maïga, Premier ministre du Gouvernement est dans le collimateur de centaines de milliers de Maliens qui ont répondu à l’appel du Haut Conseil Islamique en scandant: «Boubèye dégage, Boubèye dégage, Boubèye … ». C’est le dimanche 10 février dernier au Stade du 26 MARS de Bamako plein de monde.
Comme on pouvait s’y attendre, le Cherif de Nioro n’a pas pu faire le déplacement au Stade 26 Mars à cause de son âge et de sa santé fragile. Néanmoins, son Représentant a tenu à transmettre le message du « Sage » au Grand Public, profondément enthousiasmé et remonté sur les gratins. Un message à traverslequel le Cherif de Nioro n’a pas passé par mille chemins pour réclamer le départ sans délai de Soumeylou Boubèye Maïga de la Primature. En ces mots, il dit : « Il doit faire sauver son pays, se sauver lui-même et sa famille ». Donc, c’est ce qui marquera la fin des hostilités ou, dans le cas contraire, la colère de la majorité écrasante de la communauté musulmane sera de plus en plus grande et tout pourra y arriver. Jadis, au moment de la parfaite entente, le Cherif de Nioro a vivement déconseillé IBK qu’une fois au pouvoir «de ne jamais nommer Soumeylou Boubèye Maïga comme Premier Ministre, ni Ministre de l’Intérieur, ni Ministre des Finances et moins Ministre des Affaires Etrangères». Le divorce de ce dernier avec Boubèye a commencé en 2009 au sujet du projet de code de la famille dont Boubèye était le signataire. Le Président du Haut Conseil Islamique a enfoncé le clou: «Nous demandons à IBK d’écouter ce qu’a dit le Cherif de Nioro, c’est mieux pour lui. S’il n’écoute pas ce message, il va l’entendre autrement». Ce qui dénote que les musulmans ont décidé de s’impliquer désormais dans la gestion des affaires publiques et même dans la vie politique de la nation. Comme annoncé depuis quelques semaines, le grand rassemblement voulu par le Haut Conseil Islamique (HCI) a tenu toutes ses promesses. Après la lecture du Saint Coran, marquant l’ouverture des travaux, l’honneur est revenu au Président de l’IMAMA, Fodé Cissé, qui a déploré la situation sécuritaire actuelle du pays, avant d’inviter au respect de la tolérance. Ensuite, le Président des jeunes musulmans, Aboubacar Doucouré, qui s’est juste limité aux mots de remerciements à l’adresse de la jeunesse et galvanisé les jeunes sortis massivement. Quant au Vice-président du HCI, Mohamed Traoré, il s’est appesanti sur les raisons dudit rassemblement. La Présidente de l’Union Nationale des Femmes Musulmanes du Mali (UNAFEM), Mme Ba Kadidia, a déploré, de son côté, la perte des valeurs sociétales et morales qui constituaient le socle de notre éducation.
Le Secrétaire Général du HCI, Mamadou Diamoutené, a lu la déclaration du Haut Conseil. Et pour clore la cérémonie, la Fatiya a été lue collectivement pour un Mali apaisé et définitivement sorti de crise.
Mahamadou YATTARA : LE COMBAT