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Ligne de force : La rue après les urnes

Décidée seulement la veille, vendredi 17 août par le directoire de campagne de Soumaïla Cissé‚ ” la marche contre la fraude ” a eu lieu samedi 18 aout et a mobilisé une foule inespérée :  ‘’quelques milliers de gens ” si l’on en croit Africa24.         

                                             

C’est presque du miracle si l’on tient compte de la brièveté du temps mis pour informer le public‚ du peu d’engouement manifesté par les Bamakois lors des deux tours du scrutin présidentiel qui vient de s’achever et surtout de la proximité de la tabaski ou ” fête du mouton ” qui‚ plus que toute autre chose‚ accapare les esprits.

Et ce n’est qu’un début .Les initiateurs de la marche promettent qu’elle se répétera à Bamako et se produira dans toutes les capitales régionales voire “en tous les lieux sur le territoire national ” aussi longtemps que le candidat de l’URD (principal parti de l’opposition) et de la plateforme électorale ” Ensemble pour restaurer l’espoir au Mali ” ne sera pas reconnu vainqueur de la consultation présidentielle et installé au palais de Koulouba. Avec tous les honneurs et dans tous les apparats.

Leur prétention se fonde sur une disposition de la loi électorale qui stipule que le nombre des électeurs d’un bureau de vote ne peut excéder 500. Or‚ à les croire‚ dans plusieurs zones du nord‚ du centre‚ les zones Office du Niger (Ségou) et CMDT (Sikasso) et certaines circonscriptions de la région de Kayes‚ le nombre des électeurs par bureau de vote a atteint 800 voire 1000.

Et non seulement ces électeurs de ” trop ” ont curieusement voté entre 90 et 100% pour le seul candidat IBK‚ mais en plus, ces scores‚ qui renvoient à ceux réalisés par Ali Bongo dans son Haut Ogooué natal en aout 2016 (96‚46% des voix contre 49‚80% au niveau national) n’étaient pas confortés par des procès-verbaux au moment de leur réception par la commission nationale de dépouillement. Ce qui a expliqué le retrait du représentant de Soumaïla Cissé pour ” bourrage d’urnes “. Et la déclaration subséquente de ce dernier relative à sa non reconnaissance des résultats provisoires qui seront proclamés par le ministre en charge des élections. Une attitude que des observateurs étrangers lui ont reprochée sans se préoccuper d’en connaitre la cause. Pour le chef de l’opposition parlementaire et ses alliés‚ en nettoyant les ” résultats provisoires ” proclamés par Mohamed Ag Erlaf des votes supplémentaires opérés en violation de la loi électorale et attribués à IBK‚ on rétablirait ” la vérité des urnes ” qui le désignerait vainqueur du scrutin avec 51‚75% contre 48‚25%  pour son adversaire. Le choix des électeurs maliens serait ainsi respecté.

C’est ce matin à 10heures que la Cour constitutionnelle est attendue pour proclamer les résultats définitifs.

La juridiction électorale est en conflit ouvert avec un collectif d’une demi-douzaine de candidats à la présidentielle – dont Soumaïla Cissé-qui réclament la récusation de six de ses neuf membres pour ” défaut d’impartialité “. La démission de sa présidente‚ Mme Manassa Dagnoko‚ est en outre ” constatée ” par les conseils de ce même collectif. Il serait pour le moins surprenant que l’auguste institution  fasse droit à une requête élevant  Soumaïla Cissé à la fonction suprême de président du Mali.

Au premier tour déjà elle avait revu à la hausse le score de IBK et à la baisse celui de son sempiternel rival. L’agitation de la rue vient de commencer. Reste à  savoir quelle en sera l’ampleur et de quelle manière elle va se dénouer.

 Saouti Haidara 

 L’Indépendant

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