C’est tout admirative d’un père militaire que Lieutenant Fatoumata Mariko développe l’attraction pour l’uniforme depuis l’âge de 11 ans. Elle intègre l’Ecole Militaire Interarmes de Koulikoro (EMIA) en 2010 et est affectée en 2013 à la Gendarmerie du Mali.
Si le lieutenant affirme que les débuts ne sont pas faciles, elle estime néanmoins qu’il faut s’adapter tout de même : «ce n’est pas du tout facile mais c’est faisable. On fait les choses sur le même pied d’égalité que les garçons. Nous sommes recrutées sur les mêmes bases et recevons les mêmes formations que ce soit l’instruction civile ou la formation militaire».
Le Lieutenant Fatoumata Mariko est surtout connue pour avoir géré d’une poigne de fer durant 3 ans la Brigade territoriale de Bamako, une brigade située en plein centre de Bamako. «Bamako Coura était un challenge pour moi. C’était la première fois depuis l’indépendance que le Mali ait un commandant de brigade féminin et de surcroît très jeune. Comme on le dit dans l’armée, ce n’est pas l’âge qui compte mais le grade ; autrement dit la valeur intrinsèque d’une personne.»
Un grand changement pour Fatoumata Mariko qui allait dorénavant travailler surtout avec des ordinateurs compte tenu de ses talents d’informaticienne. «Je n’étais plus en contact avec le matériel informatique mais plutôt en contact avec la population et en plus je travaille en tant qu’auxiliaire de justice. Ce fut le moment pour moi de mettre en pratique ce que j’ai appris au cours des différents stages de perfectionnement.» Elle salue également l’accompagnement de ses collègues qui ont accepté le commandement d’un personnel féminin.
Le challenge était d’être à la hauteur de ses prédécesseurs.
Ayant satisfait les attentes de ses supérieurs, la voilà appelée à relever de nouveaux défis et cela, bien loin de Bamako. Le lieutenant dirige à présent la nouvelle brigade de Ouezzindougou, située dans la commune du Mandé. Une nouvelle responsabilité qu’elle compte assumer avec tout son savoir-faire.
«On doit être déterminé dans tout ce que l’on fait et j’appelle par l’occasion les jeunes filles à croire en ce qu’elles veulent. Il faut savoir mettre les préjugés de côté. Quand une femme donne le meilleur d’elle, elle peut même dépasser les hommes. On doit avoir un objectif bien déterminé et le suivre».
Source: Eucap-Sahel Mali
Le Reporter