Bamako, – Le maire de Tarkint, dans le nord du Mali, Baba Ould Cheikh, enlevé il y a environ trois semaines et connu pour avoir servi de médiateur dans la libération d’otages occidentaux, a été relâché, a-t-on appris dimanche auprès de l’intéressé et sa famille.
“Tout ce que je peux dire pour le moment, je suis libre. Je suis chez moi actuellement”, a déclaré à l’AFP Baba Ould Cheikh, joint par téléphone.
“Oui, il est libre. Je l’ai vu aujourd’hui (dimanche). Il se porte bien. C’est à cause d’une affaire privée qu’il avait été enlevé”, a affirmé à l’AFP un de ses parents, qui avait fait état fin janvier de son enlèvement, une dizaine de jours auparavant.
“Soit le rapt a été effectué par des hommes avec qui l’oppose un différend, soit ce sont des islamistes qui ont organisé le rapt”, avait alors expliqué à l’AFP une source de sécurité.
Le nom de Baba Ould Cheikh avait été cité dans l’enquête sur l’atterrissage dans la région de Gao, dans le nord du Mali, en novembre 2009, d’un Boeing 727 venant du Venezuela, transportant de la cocaïne et d’autres produits illicites, selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
Après avoir déchargé son contenu, les trafiquants avaient incendié l’appareil. Arrêté en avril 2013 pour “trafic de cocaïne” par les forces de sécurité maliennes, Baba Ould Cheikh avait été libéré quelques mois après, “faute de preuves”.
En juillet 2017, le “Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans”, principale alliance jihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda, a diffusé une vidéo montrant six otages occidentaux enlevés au Mali ou au Burkina Faso entre 2011 et 2017. Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention
militaire internationale, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes, dont l’application accumule les retards.
La rédaction