La Mairie du District de Bamako, en collaboration avec le Collectif des associations des marchés de Bamako ; la Fédération nationale des conducteurs routiers du Mali, a lancé, hier mardi, une Opération de libération pacifique des voies publiques dans le District de Bamako. Cette opération rentre dans le cadre des préparatifs du Sommet France-Afrique que notre pays doit abriter au mois de janvier prochain.
L’objectif de cette opération est de rendre fluide la circulation dans le District de Bamako avant l’arrivée des hôtes du Sommet France-Afrique. Il s’agit aussi de rendre le Grand marché de Bamako accessible aux usagers.
Après plusieurs rencontres avec les acteurs impliqués, à savoir : association de commerçants et de transporteurs, une Commission de libération du Boulevard du peuple et voies adjacentes, qui va du square Patrice LUMUMBA au quartier du fleuve à l’école « Libertéa », à Médina-Coura, a été mise en place.
Les membres de ladite commission, dirigée par un représentant de la Marie du District de Bamako, ont effectué, hier mardi, leur première sortie sur le boulevard du peuple au cœur du Grand Marché de Bamako aux environs de 8 heures.
Cette opération était conduite par le représentant du Maire du District de Bamako, Amadi dit Diaby GASSAMA. Il avait à ses côtés : le président du Collectif des associations des marchés de Bamako, Salif SIMPARA ; le président de la Fédération nationale des conducteurs routiers du Mali, Marafa TOURE. C’était sous une haute surveillance des forces de l’ordre, des éléments de la brigade d’assainissement de la Mairie du District.
Le Constat qui se dégage est que malgré la sensibilisation, les commerçants détaillants (ambulants), sont en train d’occuper la chaussée réservée à la circulation routière sur les grandes artères de Bamako, notamment sur le Boulevard du peuple. Il en est de même pour les véhicules de transport qui se livrent à un stationnement anarchique sur la voie publique.
Le président de la Fédération nationale des conducteurs routiers du Mali a souligné que l’opération du jour visait à sensibiliser les commerçants détaillants ambulants qui s’installent sur la chaussée et les transporteurs.
Aussi, a-t-il expliqué, les conducteurs des véhicules de transport ont des arrêts de stationnement qu’ils doivent être respectés scrupuleusement pour ne pas porter préjudice aux autres usagers de la voie publique. Il en est de même pour les voitures personnelles qui n’ont pas le droit de se stationner à l’intérieur des couloirs.
À l’issue de cette visite de terrain, M. TOURE s’est montré amer face à la détermination des occupants de la voie publique à y demeurer, sans alternative. D’ores et déjà, le président TOURE a reconnu qu’il va falloir penser à recaser ces jeunes qui n’ont d’autres sources de revenus que ce petit business ambulant. Ce qui est évident, c’est que les uns et les autres ne peuvent se donner le droit d’occuper le domaine réservé au public et d’en faire un usage privé. Le constat qui se dégage, c’est que les opérations précédentes conduites par les autorités compétentes ont toutes échoué faute de suivi, a dit M. TOURE.
L’originalité de cette opération en cours relève du fait que les acteurs eux-mêmes sont impliqués au début et à la fin. Le président de la Fédération nationale des conducteurs routiers du Mali, Marafa TOURE, s’est engagé à appuyer les autorités dans le cadre du suivi de cette opération.
Le représentant du Maire du District de Bamako, Amadi dit Diaby GASSAMA, conseiller du District, a souligné que les routes qui traversent le Dabanani étaient devenues impraticables à cause de l’occupation anarchique de la voie publique. C’est pourquoi, dit-il, la mairie du District a initié cette opération pour donner plus de fluidité à la circulation. Mais cette opération ne peut être une réussite si tous les acteurs du marché et les usagers de la route ne s’impliquent pas, a-t-il conseillé. Il s’agit notamment des commerçants et des transporteurs. À travers cette visite, la Mairie du District a exprimé sa volonté de rendre coquette Bamako avant le Sommet France-Afrique. Pour ce faire, la Commission mise ne place a privilégié la sensibilisation dans cadre de cette opération. Une sensibilisation qui a commencé il y a une semaine de cela. Les routes sont faites pour la circulation et non pour le commerce, a-t-on soutenu.
Pour le représentant du Maire de Bamako, ce phénomène est dû au chômage des jeunes. Les jeunes diplômés sans perspectives viennent au marché chercher de quoi survivre, a-t-il fait savoir. La plupart du temps, ils évoluent en toutes illégalités et ce sont eux qui occupent la voie publique avec leurs activités. À ceux-ci s’ajoutent les femmes-chefs de famille. Il a invité l’État à trouver des solutions pour cette catégorie de personnes pour une solution définitive à cette préoccupation. Il a fait savoir que la Marie du District a toujours demandé au gouvernement de lui céder les édifices publics qui sont au milieu du grand marché pour qu’elle les transforme en commerce sans succès. Cette transformation peut être une alternativement de recasement de ces jeunes qui inondent tous les jours le Grand Marché. Selon M. Diaby GASSAMA, 90 % de ces occupants de la voie publique n’ont aucun document de commerce. C’est pourquoi il a invité les commerçants ambulants à s’installer dans le cadre de la légalité.
Pour Oumar COULIBALY, commerçant de son état, il ne sert à rien de déguerpir les gens sans être en mesure de leur proposer une alternative.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin