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Libération de Soumaila Cissé: le FAD critique le laxisme de l’Etat

Le Parti Front Africain pour le Développement (FAD) a dénoncé hier jeudi, lors de sa conférence de presse, la fumisterie du gouvernement dans la gestion de la libération du chef de file de l’Opposition, Soumaila CISSE. A part les discours, le pouvoir n’a pu poser aucun acte concret. Preuve : le décret de la cellule de crise pour sa libération n’est pas encore signé. 

 

Le Président du Parti Front africain pour le développement (FAD), Nouhoum SARR, était ce 16 avril face à la presse. L’objet de la conférence : l’enlèvement de Soumaila CISSE. Son rapt a été organisé pendant la campagne électorale, lors du 1er tour des législatives à Niafunké, sa circonscription électorale.

« Le 26 mars en quittant Saraferé pour Koumaira, il fut enlevé avec sa délégation entre 14h et 15h 30. Soumaila CISSE et sa délégation se trouvant à bord de deux véhicules 4×4 ont été attaqués à coup de mitrailleuse par des hommes armés non identifiés », a rappelé M. SARR, avant de regretter que l’une des balles ait tué le garde du corps du chef de file de l’Opposition.

Plusieurs heures après, le téléphone de Soumaila CISSE sonnait et beaucoup de ses collaborateurs ont tenté de le joindre en vain. Sur cet enlèvement du chef de file de l’Opposition, le Président du FAD incrimine les services de renseignement de ne pas avoir agi avec professionnalisme. En tout cas, jusqu’à ce jour, les services de renseignement n’ont donné aucune indication sur le lieu de détention du chef de file de l’Opposition ou d’être à même d’authentifier l’audio de revendication.

« Dans tous les pays modernes, quand il y a un incendie, une attaque terroriste suivie de revendication, la conduite est immédiatement à l’authentification de la revendication », a indiqué le conférencier avant de se demander si cette approche a été respectée avec présumée l’audio des ravisseurs de Soumaila CISSE.

Autre légèreté, aucun membre de la délégation de Soumaila CISSE n’a été reçu par les services de renseignement pour les auditionner afin de comprendre les circonstances et avoir des pistes. Donc, pour le conférencier, tout se passe dans l’indifférence totale.   

Au regard de ces constats, le FAD note une fumisterie d’Etat dans la gestion d’un dossier aussi sensible que celui de la vie de la 2e personnalité politique du pays en danger. « Quoi qu’il advienne, le FAD demeure mobilisé pour la libération sain et sauf du président CISSE et apporte son soutien indéfectible à sa famille », a-t-il promis.

Par ailleurs, il précise que l’intention du FAD n’est d’accuser personne. Pour lui, ils ont constaté des faits qui ont suscité des interrogations.

« Nous ne ferons pas une exploitation politicienne de cette affaire, parce que c’est la vie de Soumaila CISSE qui est en danger. Nous ne pensons pas que l’Etat ait quelque chose à voir avec ce rapt, mais nous voulons que nos interrogations soient répondues de façon claire et précise », a indiqué M. Nouhoum SARR. Ce combat, pour FAD, n’est pas une lutte pour Soumaila CISSE, parce que ce qui vient de se passer peut arriver à tout le monde. Aussi, il a dénoncé la gestion de cette crise par le gouvernement. Elle est condamnable. C’est déplorable que ce soit après une semaine de l’enlèvement du chef de file de l’Opposition que le gouvernement a mis en place une cellule de crise. Grave encore, cette cellule  n’est pas opérationnelle.

A la date du mercredi à la veille de la conférence, le décret de la constitution de cette cellule n’était pas signé. Et, en dehors de quelques rencontres effectuées par l’ancien Premier ministre, Ousmane Issoufi MAIGA désigné à la tête de cette cellule, il n’y a rien qui a été fait.

« Nous exigeons la libération de Soumaila CISSE. Cellule ou pas, il faut que Soumaila CISSE soit libéré », a-t-il revendiqué.

Cependant, il estime que s’il y a eu cet événement malheureux, c’est à la faute au gouvernement pour n’avoir pas été à l’écoute de l’Opposition qui avait alerté l’Etat sur la situation sécuritaire très fragile dans le pays. La proposition de l’Opposition était de prioriser le retour de la sécurité avant la tenue des élections, a précisé le conférencier.

« Le gouvernement fait des choses non pas pour satisfaire l’intérêt général. Mais tout ce qu’ils font, c’est d’anéantir l’opposition malienne, de nous pousser jusque dans notre dernier retranchement, de faire en sorte que nous n’ayons droit au chapitre. Les élections ont été ténues dans cette situation et tout a été mis en œuvre pour que l’opposition soit muselée », a expliqué le Président du FAD. Donc, la responsabilité incombe à l’État sachant bien que les candidats n’ont pas la sécurité nécessaire pour battre campagne.

« Nous avons dit que nous n’allons pas boycotter les élections, mais tout ce qui arrivera en termes sécuritaire et de cafouillage sera de la faute de l’État », a-t-il rappelé.

Par Sikou BAH

INFO-MATIN

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