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Libation collective des traditionnalistes et pratiquants des cultes : Soutadounou célèbre en pompe la 5ème édition

A l’instar des autres pays du monde, le Mali à travers les traditionalistes et pratiquants des cultes ancestraux a célébré, le dimanche 4 juin dernier au niveau de Soutadounou, un espace sacré se trouvant sous le troisième pont de Bamako, la 5ème édition de la libation collective, organisée par l’association Maaya Blon en partenariat avec l’association Bwa sacré.

Célébrée une fois dans l’année, la libation collective est effectuée chaque 1er dimanche du mois de juin. Elle demeure une rencontre purement culturelle. En cours il y a près d’une dizaine d’années au Mali, l’évènement national s’internationalise de nos jours et est célébré dans plus de 25 pays à travers le monde. Pour l’édition de cette année, les traditionalistes et pratiquants des cultes ancestraux sont venus du Burkina Faso, de la Guinée, du Sénégal en plus des différentes localités du Mali pour magnifier la rencontre combien importante pour les Kemits et tant d’autres conservateurs des valeurs incarnant le continent africain. Tenue sous la présence de Moussa Doumbia appelé Blontigui (chef des organisateurs), la 5ème édition a été l’occasion pour sacrifier deux (rouge et blanc) bœufs et des volailles. « Soutadounou est le sanctuaire des génies titulaires du Mali, voire de l’Afrique toute entière. La libation se fait pour deux raisons. Premièrement, on le fait après s’être rendu compte qu’on a commis une faute dans notre existence. De ce fait, elle est faite pour pouvoir se racheter. Pour ce cas précis, on vient avec l’eau pure. On se met à le verser sur la terre en faisant des invocations ». Deuxièmement, la libation se fait avec de l’eau mélangée pour demander des faveurs à la nature, au créateur, aux génies protecteurs ou aux ancêtres, ajoute le Blontigui. « Cette année, dit-il, nous avons immolé deux taureaux. Un taureau destiné aux ancêtres, et un autre pour les génies protecteurs du Mali ». Aux dires de Moussa, le pays se trouve présentement dans cette situation de crise parce que ses enfants l’ont trahi. « Nous avons, au cours de cette cérémonie, demandé la protection de notre pays, trahi par ses fils. Nous avons, par la même occasion, maudit tous les ennemis de l’intérieur et de l’extérieur du pays. À nos ancêtres, nous avons demandé à ce que toute sorte de malédictions tombent sur les ennemis du Mali et sur leurs familles », rapporte-t-il. Sans langue de bois, le kemite maintient haut et fort que la problématique de laïcité est un faux débat. « Le Mali est et reste laïc. Aucun pouvoir ne peut changer ça. Ils ont tenté de nous mettre à dos avec le conflit intercommunautaire qui n’a pas marché. Ils veulent maintenant nous distraire avec une guerre religieuse. Que personne ne tombe dans ce piège », a-t-il prodigué aux traditionalistes et pratiquants venus des six communes de Bamako, de Bélédougou, du pays dogon… Puis de finir par soutenir ceci : « Ce pays n’appartient pas aux hommes politiques, ni aux religieux, mais à tous ces dignes fils qui l’aiment ». En sa qualité de représentant du ministère des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes, le Dr. Yaya Traoré souligne apprécier le geste à sa juste valeur. « C’est un évènement rituel par lequel les pratiquants tentent de mener la paix et la cohésion au sein de la société. Nous apprécions ce geste, parce qu’il y a l’esprit de la bonne citoyenneté », ajoute le représentant du département. Au nom des membres de l’association Bwa sacrée, Dabere Da’uwo promet que leur combat demeurera la défense des valeurs ancestrales au Mali. « Nous n’allons pas nous décourager pour cette libation, parce que c’est ce que nos ancêtres nous ont laissé. Dans la vie, enchaîne-t-il, rien ne vaut que la connaissance, voire la considération de soi-même ».

Mamadou Diarra

Source : LE PAYS

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