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L’honorable Mody N’Diaye : “Notre République est devenue le royaume de l’insécurité, de l’abandon de sa souveraineté et de la sauvegarde des privilèges d’une minorité”

Voici la déclaration qu’il a lue au nom du groupe parlementaire VRD, le 21 décembre à l’Assemblée nationale. Elle évoque toutes les failles dans la gestion des affaires publiques et les maux qui gangrènent la nation malienne.

Honorable Mody nDiaye depute assemblee nationale groupe Vigilance Républicaine Démocratique vrd urd opposition

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les députés,

Monsieur le Premier Ministre,

Mesdames et Messieurs les Ministres,

Au terme de ce débat sur la présente motion de censure, le groupe VRD tout comme le peuple malien qui nous écoute sont largement édifiés sur l’incapacité notoire et récurrente du Gouvernement à prendre en charge les graves questions soulevées, sources de leurs profondes préoccupations.

Et pourtant, Monsieur le Premier ministre, à l’occasion de votre déclaration de politique générale de juin 2015, le Groupe VRD, dans ses explications de vote, vous avait déjà suffisamment alerté sur ces questions, en ces termes. Je cite :

  1. Les maliens de l’extérieur doivent avoir un accès plus facile et efficace à nos consulats de proximité et être traités avec respect et reconnaissance dans leur pays d’accueil et vous n’avez prévu aucune action dans ce sens.
  2. Dans le contexte actuel d’insécurité généralisée dans le pays, la modernisation de nos forces de défense et de sécurité est d’une urgence extrême. Vous êtes au stade d’appel à constitution d’un fonds de soutien à ces forces et à la réflexion sur d’autres sources alternatives.
  3. La démocratie, c’est d’abord mais pas seulement des élections libres et transparentes. Vous n’indiquez aucune mesure pour l’amélioration des consultations dans notre pays.

Malgré ces recommandations de l’opposition Républicaine et Démocratique, nous assistons, 18 mois après, à la désolation, voire la consternation de notre peuple quant à vos solutions, devenues solubles dans l’oubli, sur ces trois questions fondamentales.

D’abord, au lieu d’une protection des maliens de l’extérieur, nous assistons à une forte implication des autorités dans la traque de nos concitoyens à l’étranger et à leur expulsion vers notre pays dans les conditions d’humiliation et de barbarie.

Cette situation qui oppresse l’ensemble de nos concitoyens est inacceptable, totalement intolérable. Le Gouvernement est responsable de la situation actuelle d’emprisonnement de nos compatriotes en Allemagne dans la perspective de leur expulsion au Mali.

Ensuite, les forces de sécurité sont aujourd’hui presque plus en grand danger que les populations qu’elles sont censées protéger. Comment admettre qu’à ce jour, le Gouvernement soit incapable de faire prendre une loi de programmation en vue d’assurer aux éléments de sécurité des équipements appropriés et la modernisation de ce secteur. Vous vous êtespourtant engagé sur l’application de ladite loi dans votre DPG. Or nous constatons encore sa non adoption par le Conseil des ministres. Quel mépris envers nos forces de sécurité alors que ce dossier majeur est de la plus haute priorité.

Enfin, la tenue des élections communales sur toute l’étendue du territoire national, le 20 novembre 2016, annoncée avec fracas et vantardise se révèle être un échec patent. Les élections de proximité tant attendues ont malheureusement donné lieu aux constats suivants :

– le refus d’appliquer la loi instituant la promotion du genre, adoptée en décembre 2015.

– l’incapacité d’assurer la sécurité des opérations de vote dans plusieurs localités du pays entrainant des morts de citoyens et par conséquence, la non tenue des élections dans ces localités.

– des nombreuses irrégularités dans les opérations de vote dans plusieurs localités du pays.

Monsieur le Président,

Le premier rapport d’avancement relatif au cadre de partenariat avec les pays tiers selon l’agenda européen en matière de migration en date du 18 octobre 2016, a révélé que les résultats enregistrés ces derniers mois dans les 5 pays tiers prioritaires dont le Mali sont plus concrets que ceux qui avaient été engagés sur de nombreuses années, y compris en matière de retour et de réadmission.

D’avril 2016 à ce jour, les ballets diplomatiques sur la question des migrations dans notre pays illustrent parfaitement cette duale complicité.

Devant tant de défaillances, il nous faut sauver notre République !

En effet, notre République ne mérite ni cet excès de faiblesse criante dans sa gouvernance, ni cet excès de lâches renoncements dans sa diplomatie, ni cet excès de zélées manipulations dans sa vie citoyenne !

Notre République se heurte à une incapacité notoire et persistante de votre gouvernement à atténuer ses souffrances à défaut de les vaincre, tant votre majorité multiplie les ambiguïtés, fabrique des peurs, ensevelit les derniers espoirs des populations à la paix, l’unité et un mieux-vivre !

Notre République qui s’enfonce dans le chaos, est prisonnière d’intérêts claniques, de marchandages partisans et de suspectes compromissions, et se meurt à petits feux et sous les balles et attentats, dans l’indifférence presqu’affichée officiellement de ses partenaires institutionnels et économiques du fait de son amateurisme dans la gestion des affaires.

Monsieur le Président,

Notre République est devenue un royaume : le royaume de l’insécurité, de l’abandon de sa souveraineté et de la sauvegarde des privilèges d’une minorité.

Notre République, Monsieur le Premier Ministre, est en péril.

Notre République, Monsieur le Premier Ministre, ne peut pas être menacée de dislocation, de fracturation, de disparition, de par votre coupable négligence à ignorer ses drames et à les affronter, et de par votre indigence décisionnaire.

Nous ne vous demandons pas, Monsieur le Premier Ministre, d’avoir un sursaut républicain.

Nous ne vous demandons pas, Monsieur le Premier Ministre, de nous promettre, une fois de plus, monts et merveilles alors que c’est un gouffre que vous gérez avec insistance et persistance.

Monsieur le Président, mesdames, messieurs les députés

À la République est attaché le mot honneur.

Faites l’honneur, Monsieur le Premier Ministre, à notre République de renoncer à la gouverner.

Pour notre République, son urgent et possible salut, pour notre peuple qui espère un cap nouveau et une vision sereine de son avenir, j’en appelle par ce vote de censure, Monsieur le Premier Ministre, à votre démission et à celle de votre gouvernement.

Je vous remercie de votre aimable attention.

Bamako, le 21/12/2016

Honorable Mody N’DIAYE

Député élu à Baroueli

Président du Groupe VRD

La rédaction

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