Cette mise en garde à l’endroit de l’actuel président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, est de l’ex-maire de la ville de Ouagadougou entre 1995 à 2013, Simon Compaoré, de passage à Bamako mercredi dernier à l’occasion de l’installation de la section MPP-Mali.
Blaise Compaoré a fait ces déclarations au cours d’une rencontre qui s’est déroulée au Palais de la Culture Amadou Ampathé Ba, plein à craquer des militants, militantes et sympathisants du parti du Peuple pour le progrès (MPP) section Mali venus des quatre coins de Bamako. Ce parti de l’opposition Burkinabé a été formé récemment par les 75 membres démissionnaires du parti du président de la République, PDC.
La délégation était composée de certains membres du bureau politique national du MPP, en l’occurrence Simon Compaoré, 2ème vice-président ; Mme Dicko Goretti, 4ème vice-présidente ; Dieudonné Bonané, membre du bureau politique ; et enfin, Mme Sow Sofi, ex-ambassadeur du Burkina au Mali. Avec leurs compatriotes, la délégation du MPP est revenue sur les questions relatives à la vie du Faso, notamment la présidentielle de 2015 que le pays s’apprête à organiser. Devant les militants du MPP-Mali, l’ex-maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, a fait le point de la situation du pays notamment celui de la volonté du président de Faso de modifier l’article 37 de la constitution de 2 juin 1991 et aussi l’installation du Sénat au Burkina Faso.
Selon lui, après 28 ans au pouvoir, l’actuel président burkinabé compte se présenter à la prochaine présidentielle de 2015. Aussi, il compte installer un sénat au Burkina Faso. Toutes choses que ses anciens camardes ne partagent pas avec lui. C’est pourquoi ils se mobilisent pour faire échec à ces deux projets de Blaise, estimant que leur démarche se passera dans les règles de la démocratie.
Selon Simon Compaoré, avec la modification de l’article 37 de la constitution, «Blaise risquerait de plonger le Burkina Faso dans le chaos dont les conséquences seront extrêmement graves». «Nous ne disons pas que son bilan n’est pas positif, mais nous estimons qu’il faut une alternative pour que d’autres puissent venir au pouvoir», a indiqué l’ex-maire de Ouaga.
Pour Dieudonné Bonané, l’installation du Sénat n’est pas une priorité dans la mesure où il sera un gaspillage de l’argent des contribuables avec 8 à 9 milliards par an, donc une dépense inutile pour le pays. L’autre temps fort de cette rencontre entre la délégation et les militants du MPP a été la séquence des questions-réponses. Au cours de laquelle, les militants ont été édifiés sur certains points de leurs préoccupations.
La délégation du MPP a invité les militants à se mobiliser à l’occasion du prochain enrôlement qui aura lieu à Bamako, en vue de participer et de barrer la route à tous ceux qui veulent s’opposer au changement que les burkinabés dans leur grande majorité réclament haut et fort. La rencontre a pris fin par la présentation du bureau MPP section Mali.
Alhousseini TOURE
Source: Le Reporter