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Levée des sanctions de la CEDEAO imminente, le 4 juin à Accra : Vers un compromis aux dépens de Choguel Maïga

Annoncé pour le 4 juin prochain, à Accra, le sommet extraordinaire de la Cédéao, qui sera consacré au Mali ainsi qu’au Burkina-Faso et à la Guinée, est probablement celui de la derrière chance. En effet, après cinq mois de négociations sans issue, les parties semblent avoir trouver un compromis. En attendant le contenu, des sources évoquent une plausibilité d’un compromis sur la prolongation de la transition de 16 mois environ, assortie d’un gouvernement «d’union» avec mission essentiel et prioritaire de se consacrer aux futures joutes présidentielles et législatives. Les autorités maliennes qui, de cinq ans avaient tablé sur une prorogation de deux ans à compter du passage du PM devant le conseil national de transition, semblent s’accommoder des exigences de la Cedeao, notamment une prorogation de 16 mois environ.

Ce compromis fait suite aux visites officielles et officieuse qui se sont multipliées à Bamako et dans les capitales de la sous-région. En plus du président togolais Faure Gnassingbé sollicité par les autorités maliennes de Transition, est allé plaider la même auprès des chefs d’État voisins, le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop en rencontrant plusieurs acteurs clés en vue d’une levée des sanctions. C’est dans cette perspective qu’il a été reçu en audience par Moussa Fati de l’union Africaine, qui selon son Twitte, a engagé son organisation à accompagner le processus de la transition en cours au Mali et de s’impliquer davantage pour un compromis avec la Cedeao et la communauté internationale.

Fortement attendue et plusieurs fois avortée en se heurtant autant de fois à l’intransigeance des parties, la levée des sanctions consécutives au second coup d’Etat de la même junte malienne ne serait en définitive plus si loin d’intervenir. Le prochain conclave des chefs d’Etat de la CEDEAO du 4 juin prochain, à Accra, pourrait consacrer l’épilogue d’un bras-de-fer qui perdure depuis 5 mois et longtemps rythmé de passes d’armes. Sur fond de subtilités et de raideurs sur les positions de part et d’autre, les négociations entre les autorités communautaires et Bamako auront surtout achoppé sur le chronogramme de retour à l’ordre constitutionnel et ses implications sur la durée de la Transition que le gouvernement voudrait calibrer à la taille des réformes surdimensionnées. Avec un certain Choguel Maiga à la manœuvre, les prétentions à l’extension de cette durée seront toutefois revues à la baisse et passeront de 3 ans à 24 mois sans obtenir de la CEDEAO qu’elle recule sur une échéance maximum de 16 mois précédemment proposée par l’Algérie et entérinée par l’Union Africaine. C’est dans ces entrefaites que le président togolais, Faute Gnassimbé, est entré en scène avec la mission d’harmoniser les positions des chefs d’Etat de la sous-région sur l’équation malienne. Il nous revient de source bien introduite qu’il se sera heurté à l’âpre résistance du président ghanéen et non moins président en exercice de la CEDEAO, Nana Akouffuo ADO, lequel en voudrait personnellement à la junte malienne pour manquement à son serment de respecter la durée.

Somme toute, l’imminence d’une levée de tous ces obstacles appelle logiquement des interrogations quant aux concessions sur la base desquelles le compromis se fera entre le Mali et la CEDEAO ainsi que les modalités de la levée des mesures restrictives. Sur le premier aspect de la question, les sources sont partagées entre un délai qui varie entre 12 et 16 à compter du mois de mars, tandis que sur le second il nous revient que la CEDEAO pourrait se donner elle-même des gages pour faire respecter l’échéance qui sera retenue, en procédant par suspension graduelle des sanctions. La fumée blanche tant annoncée et attendue pourrait donc être nuancée avec une levée au rythme des actes posés dans le sens d’un retour à l’ordre constitutionnel. La partie malienne est tenue à cet effet de produire un chronogramme détaillé dans un bref délai, selon des confidences, en plus de s’engager à un gouvernement d’union nationale sans l’actuel PM. Son départ étant réclamé par une large majorité de la classe politique y compris par ses compagnons de lutte ainsi que par la quasi totalité des chefs d’Etat de la sous-région.

Amidou Keita

Source: Le Témoin

 

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