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Levée de l’embargo: ce qu’ils en pensent…

Vingt-quatre heures (24) après le 61e sommet de la CEDEAO, toujours pas communiqué final, contrairement à la célérité que les dirigeants ouest-africains avaient fait montre le 9 janvier dernier lorsqu’ils prenaient imprudemment sous dictée de, on sait qui, les sanctions inhumaines contre notre pays. Est-ce par principe de précaution que jusqu’à la mi-journée de ce lundi 4 juillet, lendemain de l’annonce de la levée des sanctionnées pourtant confirmée par le Président Macky Sall du Sénégal que les autorités de la Transition n’ont pas réagi ? Qu’à cela ne tienne !

 

Hommes d’État, acteurs majeurs et partenaires de la situation de notre pays, anciens responsables, partis politiques, associations, hommes politiques, hommes de lettres, journalistes… chacun va de son commentaire, de sa propre analyse, pour réagir à cette annonce et opiner sur la suite du sentier que doit emprunter la transition. Voici la réaction des personnalités et citoyens que nous avons pu rassembler sur les réseaux et médias sociaux sur la levée de l’embargo contre notre pays.

Macky Sall, président

du Sénégal

Félicitations au Président Umaro Sissoco Embaló, élu Président en exercice de la CEDEAO. Je salue la levée de l’embargo économique, commercial et financier contre le Mali, pour accompagner les efforts de la Transition en cours.

El-Ghassim Wane, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, Chef de la Minusma

La décision de la CEDEAO sur le Mali, ce jour, est une étape cruciale pour la Transition que conforte la levée des sanctions du 9 janvier 2022. Je salue le rôle du Médiateur

Goodluck Jonathan. La Minusma dans le cadre du Comité local de suivi, continuera à lui apporter l’appui requis.

Moussa Mara, ancien Premier ministre du Mali

Levée ce jour des sanctions économiques et financières contre notre pays.

Bravo au peuple malien pour sa résilience qui a forgé l’admiration en Afrique et ailleurs.

Félicitations aux autorités de la transition pour les actions posées qui ont pesé dans cette décision qui soulage le Mali.

Remerciements aux Chefs d’État de la CEDEAO pour leur sensibilité à la cause du Mali.

Il nous reste tous, maintenant, à nous donner la main pour que cette nouvelle phase de la transition soit sereine afin de la conduire et de la conclure dignement.

Tiébilé Dramé, ancien ministre des Affaires étrangères du Mali

La levée, par les Chefs d’État de la CEDEAO, des sanctions imposées en janvier est une très bonne nouvelle à tous égards. Félicitations à tous ceux qui ont contribué à cette heureuse issue. Les défis sont nombreux. Concentrons-nous sur l’essentiel : préserver l’État et le Mali.

Tiéman Hubert Coulibaly, ancien ministre des Affaires étrangères du Mali

Le 61e sommet des Chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, tenu à Accra le dimanche 3 juillet 2022, a décidé de la levée d’une partie des sanctions économiques et financières qui frappaient notre pays, depuis six mois. Nos populations, qui retrouvent leurs libertés de mouvement à la suite de la réouverture des frontières terrestres et aériennes, sont ainsi soulagées.

En saluant vivement les conclusions de ce sommet, nous devons aussi inviter nos autorités à respecter leurs engagements pour le retour rapide à l’ordre constitutionnel.

Les chantiers annoncés doivent impérativement être conduits dans l’inclusion, sans marginaliser quiconque et dans le respect strict du délai supplémentaire convenu ainsi que le respect des libertés publiques. Les défis qui nous attendent sont complexes sur le plan économique, sécuritaire et politique. Seule l’union des forces sociales et politiques pourrait nous permettre de sauver notre Nation. La Communauté sous régionale et internationale dont je salue l’assistance veillera certainement, à nos côtés, à l’exécution efficace et fidèle du nouveau chronogramme.

Boubacar Karamoko Coulibaly, ancien ministre de la Communication, porte-parole du Gouvernement du Mali

En souhaitant au pays, au peuple malien et aux dirigeants de la transition, un lendemain encore meilleur après la levée du très stupide embargo de la CÉDÉAO, je voudrais humblement suggérer au Président de la Transition de faire une adresse à la Nation.

Nation à féliciter et à remercier pour sa résilience, mais à toujours mobiliser aussi autour des défis à venir pour une Transition réussie de toutes nos espérances de refondation heureuse.

À bon entendeur salut !

Aliou Boubacar Diallo, président d’Honneur de l’ADP-MALIBA

J’ai appris avec satisfaction les résolutions issues du sommet de la CEDEAO, tenu le 03 juillet 2022 à Accra au Ghana.

Les sanctions injustes qui frappaient notre brave et résilient peuple depuis près de 06 mois viennent enfin d’être levées.

Cette mesure de la CEDEAO consacre un début du retour de notre pays dans le giron de la communauté internationale où il doit reprendre toute sa place historique et légitime.

Avec le nouveau chronogramme des élections publié par le gouvernement pour un retour à l’ordre constitutionnel, restons confiants en l’avenir de notre cher Mali qui peut tanguer, mais ne chavirera jamais.

Qu’Allah bénisse le Mali.

Seydou Mamadou Coulibaly, opérateur économique, président du Mouvement Benkan, le Pacte citoyen

À l’instar de tous les Maliens, je suis soulagé que les sanctions imposées à notre pays aient enfin été levées ! Nos autorités ont besoin du soutien sans faille de la CEDEAO pour mener à bien cette transition dans l’intérêt supérieur du peuple malien.

Sincères félicitations au président Embalo pour sa nomination à la présidence de notre institution communautaire.

Attaye Ag Mohamed, Chef de la délégation de la CMA à Bamako

Franchement il n’appartient pas à la CEDEAO de fixer des critères d’éligibilité de quiconque à des élections nationales. L’important est que cela se fasse dans la transparence. Trancher d’avance sur ce qui est à choisir par les citoyens est un faux débat.

Coumba Keita, consultante senior en communication

Bravo au brave peuple malien pour son courage et sa résilience face à un embargo inique qui aura duré 6 mois. Tout ce qui ne tue pas rend plus fort ! Force et courage pour la construction du nouveau Mali. Vive l’Afrique libre et unie.

Merci à la Guinée et à la Mauritanie, sans lesquelles nous n’aurions pas tenu

e me trompe où certains sont très fâchés de la levée des sanctions contre le Mali? Tu remercies la Guinée et la Mauritanie, ils te canardent ! D’autres parlent plus même, ils ont perdu leur fonds de commerce…

Buvez Gnamakou glacé, ça va aller !

Aicha Diarra, Écrivaine et Directrice des Éditions Gafé

Levées des sanctions économiques et financières contre le Mali

Je commence par ouvrir une parenthèse sur le pronostic des experts sur la Covid19. Pour rappel, l’arrivée de la Covid en Afrique nous avait tous fait penser, en un moment donné, que la fin du monde commencerait par l’Afrique, soi-disant que ce continent ne dispose pas des infrastructures et ressources humaines nécessaires pour amortir la covid, sous le seul prétexte qu’une pandémie qui fait des ravages en occident exterminera sans aucun doute l’Afrique. Pronostic raté !

Pourtant, et surtout, c’est l’Afrique subsaharienne qui a le plus résisté face à la pandémie, tout en gardant ses habitudes sociales. La plupart des gens continuaient de se serrer la main, aller au marché, certains n’ont même jamais cru à la Covid …. gnagnagni gnagnagna … . Je ferme la parenthèse.

Il avait été dit que le Mali ne tiendra pas 02 à 03 mois face aux sanctions. Pour jouer à l’ironie, j’ajouterai qu’au bout de 03 mois, il ne nous resterait qu’une seule poule, quelques grains de riz, et quelques gouttes d’eau. Ç’aurait été la famine, l’exil, la sécheresse …

Finalement, les experts qui ne savent qu’expertiser sur le pessimisme, au lieu de se baser uniquement sur la portée ou l’ampleur d’une situation ; doivent au préalable se rappeler que dans l’histoire de la civilisation humaine, les peuples qui n’ont pas le choix et à qui on ne donne pas le choix deviennent particulièrement créatifs, autosuffisants, et s’adaptent bon gré mal gré aux intempéries du temps et du destin. Ce qui ne tue pas rend plus fort.

Il faut conclure que très peu de choses résistent à la résistance. Les sanctions ont été réelles et ont sérieusement affecté le pays ; pas que le pays sanctionné d’ailleurs, mais également les pays qui ont sanctionné. La résilience et le patriotisme ont permis de combler ce vide et d’engager le Mali pour une fois vers la voie de l’autosuffisance dans son être, son avoir, ses choix de partenariats bilatéraux et multilatéraux. Cette lancée est à poursuivre …

Bravo à nous, aux populations et pays africains qui nous ont soutenus

Alassane Souleymane,

journaliste à l’ORTM

Toujours pas de communiqué final du sommet de la CEDEAO, presque 12h après la fin du sommet ordinaire à Accra. En attendant, les nouvelles de levée de sanctions qui en fusé à la fin de la rencontre viennent nous rappeler la forte résilience du peuple malien pendant ces six mois d’embargo inexpliqué et improductif pour toutes les parties.

Ces six mois ont permis au Mali et aux Maliens, sur le plan des consciences, sur le plan de la communauté des destins, de se fortifier et de faire un grand bond.

Tout ce qui a fait l’admiration de l’Afrique et d’une partie du monde.

Nous sommes certes dans un monde interconnecté, mais les mirages du village global nous ont fait oublier que nous avons des solutions de coopération qui peuvent être explorées, que nous avons encore des réserves de force mentale, de génie de gouvernance économique et financière.

L’ Afrique doit se décomplexer vis-à-vis de systèmes, de solutions, de recettes pensées ailleurs pour la maintenir dans les liens d’une dépendance qui profite à d’autres. Cette dépendance qui accroît la pauvreté, qui fait partir sa jeunesse périr dans les sables chauds du Sahara ou les eaux froides de la méditerranée.

L’Afrique d’en haut et l’Afrique d’en bas doivent marcher en synergie.

Le monde change, l’Afrique doit changer et décider de penser et agir pour elle.

Nos organisations régionales et continentales doivent arrêter de se laisser traîner dans des couloirs obscurs et sinueux de stratégies de puissances extracontinentales et se mettre au service exclusif des peuples africains.

Les leaders politiques du continent se trouvent pris dans les tenailles, entre choc des convoitises des grandes puissances, velléités extérieures de contrôle du continent et aspirations à une vie meilleure et une souveraineté assumée des peuples africains.

Il faut à ces leaders politiques, donc les chefs d’État africains, du courage pour faire face à leurs responsabilités, assumer un leadership exclusivement au service des peuples africains.

Lundi 04 juillet 2022

Mohamed Ag Bazet, citoyen malien

Maintenant que la France a quitté, les sanctions #CEDEAO levées, tout le monde nous respectent. Je crois qu’il est temps qu’on se rende à l’évidence. Le pays doit nécessairement s’attaquer aux priorités : la sécurité, les réformes, l’APR, l’éducation, la santé, négocier avec Iyad et Kouffa…sinon dans ce pays on se connaît en détail, on se sait qui est qui. Il ne faut pas se voiler la face, on n’aura pas une seconde chance.

Mohamed Dagnoko, journaliste, Correspondant Medi1tv à Bamako

D’après les informations glanées sur la page Facebook de Joliba Tv et sur les antennes de Tv5 Monde, qui ont des correspondants sur place à Accra, les sanctions qui pèsent sur le Mali depuis le 09 janvier 2022 ont été levées.

La dernière visite au Mali du médiateur Gooluck Jonathan, l’adoption et la promulgation de la nouvelle loi électorale, la proposition d’un chronogramme électorale étaient autant de signes qui présageaient de ce résultat.

Le bras de fer aura duré 7 longs mois. Au finish, le Mali tient ses 24 mois «incompressibles» et la CEDEAO son chronogramme.

Entre l’intransigeance de la CEDEAO sur ses propositions de 12 à 16 mois pour la durée de la transition et le niais catégorique opposé par les autorités de la transition on peut dire que le bras de fer a tourné en faveur du Mali.

D’ailleurs, la CEDEAO a reconduit, selon les informations, les 24 mois du Mali au cas burkinabè au lieu de 36 mois proposé par Damiba et ses hommes.

Si en toute responsabilité les autorités ont décidé sans l’avis de qui que ce soit de maintenir les 24 mois, elles doivent maintenant s’atteler au respect du chronogramme des réformes et des élections.

Source : Info-Matin

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