Monsieur Le Secrétaire Général, la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FSEG) de Bamako traverse depuis bientôt cinq (5) ans une série de crises sans précédent en tant que faculté. La recrudescence de ces crises ne cesse d’interpeller tous les enseignants individuellement et collectivement.

Et c’est d’ailleurs dans ces conditions qu’en janvier 2014 déjà lors de sa première rencontre avec le corps professoral de la FSEG que le Recteur actuel le Professeur Samba DIALLO demanda au Professeur Farouk CAMARA de présider un comité de médiation entre administration, certains syndicalistes et une partie du corps professoral.
Monsieur le Secrétaire Général, voici libellés ci-dessous ce que renfermait déjà en 2014 le compte rendu du Professeur Farouk CAMARA dans ces propos liminaires : « LE 13 JANVIER 2014 VOUS [Monsieur le Recteur de l’USSGB] AVEZ, AVEC VOTRE STAFF, RENCONTRE LE CORPS PROFESSORAL DE LA FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION. IL S’AGISSAIT D’INFORMER ET D’ECHANGER SUR CE QUE L’ON POURRAIT APPELER LA VISION ET LES PERSPECTIVES DU RECTORAT DE L’UNIVERSITE DES SCIENCES SOCIALES DE BAMAKO. PLUSIEURS QUESTIONS ONT ETE ABORDEES ET DEBATTUES. CEPENDANT, SI DANS L’ENSEMBLE, UNE PARFAITE IDENTITE DES POINTS DE VUE S’EST DEGAGEE EN CETTE VEILLE DE LA RENTREE UNIVERSITAIRE, LES DIFFERENTES INTERVENTIONS, NOTAMMENT CELLES DE BEAUCOUP D’ASSISTANTS ET DU SYNDICAT ONT REVELE A SUFFISANCE TOUTES LES INCOMPREHENSIONS, VOIRE LES GRAVES CONFLITS ENTRE L’ADMINISTRATION, LE SYNDICAT ET CERTAINS ENSEIGNANTS ; DE GRAVES INIMITIES, QUI, SI ELLES NE SONT PAS CORRECTEMENT GEREES, POURRAIENT ATTEINDRE DES NIVEAUX INSOUPCONNES. » (CAMARA, 2014).
Monsieur Le Secrétaire Général, c’est dans cette situation de « ni guerre ni paix » que le décanat de la FSEG bon an mal an a pu tenir tous ses engagements pédagogiques jusqu’à nos jours.
Alors Monsieur Le Secrétaire Général, si cette crise qui est aussi vieille que ma présence à la FSEG et qui couve depuis 2011 n’atteint son summum que cette année ; la question ultime que nous sommes en droit de nous poser est celle de savoir pourquoi a-t-elle conduit à un tel niveau d’inimitié en cette année 2017 (comme l’avait prédit le professeur Farouk Camara) ?
… être syndicaliste à la FSEG en 2017
Monsieur le Secrétaire Général, loin de moi d’avoir la prétention de vous donner une leçon sur le syndicalisme, car votre brillant parcours à la tête du SNESUP plaide éloquemment en votre faveur ! Sans avoir non plus l’intention de manger le piment avec la bouche de qui que ce soit ! Je pense que Monsieur le Secrétaire Général, votre lecture de la situation qui prévaut actuellement à la FSEG manque de perspicacité. Pourquoi ?
Parce que la lecture de vos récents « pamphlets » sur ce que j’appelle dorénavant la « FSEG gate » me pousse à inférer que vous êtes dans une logique de règlement de compte qui me rappelle d’ailleurs à raison les comportements de certains membres du bureau local du SNESUP – FSEG vis-à-vis des administrateurs actuels de la faculté.
… les heures supplémentaires, un gâteau à partager sans aucune modération
Monsieur le Secrétaire Général, la vraie pomme de discorde est le partage de ce que nous appelons tous et avec ironie à la FSEG « l’enveloppe des heures sup ».
Il y a eu une grève illimitée scrupuleusement suivie par les militants SNESUP et d’autres (vous me direz que cela est naturel) par conséquent je peux conclure que le SNESUP était dans son rôle.

Pendant toute cette période de grève illimitée le décanat de la FSEG qui était aussi dans son rôle (je pense sincèrement) a assuré les cours en s’appuyant sur les permanents n’ayant pas suivi le mot d’ordre du SNESUP et des vacataires (j’imagine Monsieur le Secrétaire Général que vous me direz une fois encore de plus que le décanat de la FSEG était aussi dans son rôle ?). Monsieur le Secrétaire Général, vous vous demandez mais où est le problème maintenant ? Eh oui et pourtant il existe, car comme le dit l’autre le diable réside dans les détails.
Le problème, il a surgi quand les grévistes ont exigé d’avoir des parts conséquentes dans ce je que j’ai appelé supra « l’enveloppe des heures sup » pour le compte du 1er semestre. Voilà le nœud du problème de la « FSEG gate » version 2017. Et c’est dans ce tourbillon de calomnies qu’un des camps vous a fait appel au secours et j’imagine Monsieur le Secrétaire Général (sans douter aucunement de votre sincérité) vous avez saisi au bond cette « chaude patate » et comme à l’accoutumée vous avez dégainé en brandissant la menace d’une autre grève qui ne sera évitée que si la tête du premier responsable de la faculté vous sera offerte sur un plateau doré.
Monsieur Le Secrétaire Général, face à une telle situation et un tel enchaînement des choses, moi dans ma position d’enseignant lambda de la faculté des sciences économiques et de gestion (FSEG) de Bamako, j’ai quelques questions à vous poser et auxquelles vous êtes le seul capable à mon avis de m’apporter les réponses idoines.
– Pensez-vous qu’à niveau de formation égale, un permanent (fonctionnaire) est-il plus compétent dans l’enseignement qu’un vacataire ?
– Pensez-vous que la grève d’une partie des enseignants d’une faculté peut-elle constituer un critère objectif et pédagogique de la non validation des examens dans une faculté ?
– Pensez –vous que des enseignants, fussent-ils des permanents doivent-ils bénéficier des heures supplémentaires même s’ils sont partis en grève ?
– Pensez-vous qu’il est obligatoire d’associer un syndicat ou un de ses démembrements locaux aux travaux d’allocation des heures supplémentaires dans une faculté ?
– Pensez-vous qu’il est normal de déclencher un mouvement de grève nationale afin de réclamer le départ d’un responsable élu pour des motifs que vous avez présentés ?
Monsieur Le Secrétaire Général, comme le disent nos braves bambara « ne be bo Kouma la yan » en espérant que les uns et les autres, eh pardon nous tous, nous trouverons des solutions idoines à nos problèmes internes et je vous demande de m’excuser pour les éventuels écarts de propos que peut contenir cette réflexion personnelle que je viens de faire en toute responsabilité sur la faculté que j’ai chérie, que je chéris et que je chérirai.
Bamako, le 07 juin 2017

Ampliation
– La ministre de l’enseignement supérieur
– Le recteur de l’USSGB
– Le décanat de la FSEG
– Le comité SNESUP – FSEG
– Le comité SNEC – FSEG
– La Salle des professeurs de la FSEG

Dr. Madou CISSE Madou CISSE
Assistant à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FSEG)

La rédaction