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Lettre à Att : « Vous avez fait la fierté de millions de Maliens »

Fousseyni Diarra, un compatriote établi à Dakar, rend hommage au président Amadou Toumani Touré. Reconnaissance des nombreux actes posés pour le développement du Mali et le bonheur des Maliens, réconciliation nationale, conseils d’usage, tels sont entre autres aspects de la lettre qu’il adresse à Amadou Toumani Touré. Lisez

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Chère frère ATT, la douloureuse solitude dans laquelle certains vous confinent, sachez que des millions de Maliens, de femmes et d’hommes à travers le monde s’inquiètent et s’interrogent. J’ai alors imaginé un dialogue qui aurait pu s’instaurer entre vous et votre ainé, aujourd’hui Président de la République.

 

 

 

Le Président : « Dogo », je voudrais une rencontre avec vous pour que vous vous expliquiez sur les douloureux événements vécus afin d’éclairer l’opinion nationale et internationale et envoyer une délégation vous chercher, et du même coup remercier les autorités sénégalaises pour leur hospitalité à votre endroit.

ATT : « Kôrô» merci, quand vous le voudrez je suis prêt et disponible pour le triomphe de la vérité.

 

 

Une telle démarche s’inscrivait mieux dans nos traditions et exprimerait avec force la valeur de notre culture de vérité et de dialogue en lieu et place d’un communiqué dont la façon de diffusion et le contenu sont aux antipodes de toutes ces valeurs qui ont fait de nous des maliens frères, fiers, dignes et tolérants.

 

 

Cher frère ATT, sans vous avoir jamais rencontré pendant vos deux magistratures, je suis un vieux Malien qui a un amour viscéral pour son pays et profondément encré dans ses us et coutumes qui ont fait la grandeur et la magnificence de notre grand Mali. Le miel ne se dit pas doux, mais j’opterai pour la même démarche et adopterai la même attitude si par un concours de circonstance, le Président Ibrahim Boubacar Kéïta venait à être victime de dénonciations calomnieuses avec l’épée de Damoclès, sous forme d’injustice, au dessus de sa tête.

 

 

On me traitera de pro-ATT, je répondrai tout simplement que je suis un pro réconciliation nationale et mes différentes contributions dans les colonnes de L’Aube sur le site de Maliweb en font foi.

 

 

 

Cher frère ATT : Vous avez fait ma fierté et celle des millions de Maliens, par un pays moderne mais surtout un espace de concorde et de tolérance. Vous avez su réconcilier les filles et fils du pays et plus particulièrement la classe politique. L’illustration la plus parfaite est cette assemblée nationale multicolore, alors que vous étiez un Président indépendant.

Cher frère ATT : Au cours de mes multiples pérégrinations  professionnelles parce que pilote d’avion, en Afrique centrale, australe, en Afrique de l’ouest et au Maghreb etc., pendant mes brefs séjours et au hasard de certaines rencontres, lorsqu’une discussion politico-économique s’invitait lors de nos échanges, les poils de mon corps s’hérissaient non pas par peur, mais d’émotion et de joie tant mon pays était cité comme un exemple pour ses grandes réalisations où la démocratie avait un sens et surtout un Président humble, courtois, disponible, réfractaire aux pesanteurs du protocole, mais surtout un Président qui gagne. Comme tout patriote, je ressentais des frissons, tel un amant dont l’oreille est chatouillé par les mots doux de sa dulcinée.

 

 

Une crise majeure est toujours synonyme de désarroi et d’inquiétude, mais qui peut vite se transformer en opportunité si les différentes composantes de la société la considèrent comme un levier pouvant resserrer les liens, promouvoir la réconciliation et l’unité. Un levier pour un développement harmonieux parce que la fibre patriotique et la paix des cœurs en sont les moteurs. L’exemple des Etats Unis après l’affreuse guerre de sécession en est une parfaite illustration.

 

 

 

Nous n’avons que le Mali à laisser à nos enfants et petits-enfants.

 

 

Laissons-le uni et réconcilié. Mais malheureusement, il y a beaucoup de forces qui ne veulent pas du succès de la réconciliation nationale encore moins entre vous et votre frère ainé le Président. Ce qui m’amène à lui dire qu’il a une responsabilité historique dont l’issue heureuse fera de lui un grand Président d’un grand peuple.

 

 

Cher frère ATT : Des bouches longtemps fermées libèrent aujourd’hui des langues aux propos malsains et malveillants et qui, le plus souvent sombrent dans un intellectualisme politico-juridique et saupoudrés de plagiat. Ou étaient-ils le 22 Mars alors qu’on assassinait la démocratie chèrement acquise. Eux qui, au lieu de crier comme Mme Rolland en 1783 montant sur l’échafaud s’écria ce jour là « Oh liberté, que de crimes on commet à ton nom !». Ils auraient du s’écrier eux aussi « Oh démocratie, que de crimes on commet à ton nom !». Où étaient-ils ces patriotes de la 25ème heure, sinon que dans leur salon regardant à la télévision ces longues files de jeunes certes téméraires mais déterminés jusqu’au sacrifice ultime pour aller bouter les jihadistes hors du Pays. Jeunesse vibrante et ardente dont j’entends encore les cris dans mes oreilles vieillissantes « ATT, tu es nous, nous sommes ATT ». Si l’unanimisme est le bourreau de la démocratie, l’ingratitude en est la prédatrice.

 

 

 

Restés bouche cousue voilà qu’à la faveur du changement comme des tonneaux vides à la recherche de strapontins se lancent dans la diatribe, la dénonciation et la médisance. Mais qu’ils sachent que le Président que nous avons élu restera sourd a leur dithyrambe et enverra chercher son frère cadet tant il est vrai que le feu de la paille se consume très vite. Mais dans la douleur et l’incompréhension que vous ressentez, sachez que la boue de l’opprobre ne saurait atteindre la blanche colombe dans le ciel. Les mouvements de soutien en votre nom qui prolifèrent sous forme de comité de soutien à ATT à travers le monde prouvent à suffisance la chaine de solidarité autour de vous car l’acte posé par le Ministre de la Justice ouvre la voie à la dérive, à l’arbitraire et obscurcit l’horizon de la réconciliation nationale. Le frère est celui qui empêche les larmes de couler mais pas de l’essuyer et puisse cette contribution confirmer la règle que la vérité finit toujours par triompher.

 

 

 

Cher frère ATT : Alors que vous prépariez activement les futures élections, même le Nord y était impliqué, car la situation était sous contrôle, vous fûtes alors victime d’un complot intérieur et international tel qu’expliqué par Mahamoud Ag dans son interview parue dans le courrier du Sahara, et par celle du Président Macky Sall dans son interview accordée à TV5 Monde : « Le coup d’état survenu a facilité et précipité l’invasion du Nord Mali ». Il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre, ni plus aveugle que celui qui ne veut pas voir.

Cher frère ATT : Notre frère Président Ibrahim Boubacar KEITA, pour qui je suis sûr que vous priez pour qu’il réussisse sa mission, aime dans ses interventions se référer au Saint Coran, ce qui du reste l’honore et me fait penser au cas de Abou Sofian. Le plus redoutable et irréductible ennemi du Prophète Mohamet (Psl) qui, le jour de sa rentrée victorieuse à la Mecque, ses premiers mots furent pour ce même Abou Sofian « Qu’aucun mal ne lui soit fait, ni à lui, ni à sa famille, qu’il ne soit insulté, ni humilié et que ses biens soient préservés ». Même si comparaison n’est pas raison, quelle belle leçon, d’humanisme et de tolérance ! Quoique vous-même et votre frère ainé le Président de la République vous n’étiez que des adversaires politiques qui se sont retrouvés au tour de l’essentiel pour une collaboration féconde aux plus hautes sphères de l’Etat au grand bénéfice du peuple malien.

 

 

 

Puisque nous sommes dans le domaine du divin, restons-y pour vous relater cette anecdote du Prophète Moussa qui, répondant à l’appel de Dieu le Tout Puissant, rencontra un homme qui lui dit : « Moussa, puisque tu vas rencontrer le Seigneur, dis lui de me donner ce qu’il aime le plus de tout ce qu’il a créé, même les prophètes y compris ». Le prophète Moussa le prenait pour un fou et ne transmit pas le message. C’est alors que le Tout Puissant lui dit : « Transmets le message bien que je connaisse déjà le contenu parce que tu as promis de le faire ».

Ayant livré le message, Dieu lui dit : « Il n’est pas fou, car ce que j’aime par-dessus tout, ce que j’ai créé c’est la promesse tenue, car je fais ce que je dis et je dis ce que je fais et l’homme qui fait ce qu’il dit sera protégé et béni toute l’éternité ».

 

 

 

Cher ATT, cela ne vous rappelle-t-il pas un 8 Juin 1992 où vous partiez anonyme et humble après avoir respecté la parole donnée et installé la Démocratie comme une Reine sur le Trône du Mandé.

 

 

Que Dieu vous protège et vous bénisse.

 

Fousseyni Diarra

Pilote Commandant de bord à la retraite

A Fass Mbao – Dakar/Sénégal

Tél : (00221) 33 853 00 48

Cél : (00221 77) 165 27 44

SOURCE: L’Aube

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