La CPI est en visite à Bamako, la capitale du Mali, pour annoncer le début du processus de réparation des victimes dans le procès d’Ahmad Al Faqi Al Mahdi, condamné pour la destruction des mausolées de Tombouctou.
Sept ans plus tard, justice va enfin pouvoir être rendue envers les communautés liées aux mausolées de Tombouctou détruits en juin et juillet 2012.
Le 17 août 2017, les juges de l’affaire Ahmad Al Faqi Al Mahdi ont délivré une ordonnance de réparation, dont l’application est en bonne voie selon une mission de la Cour pénale internationale (CPI) à Bamako.
Fadi El Abdallah, porte-parole de la CPI, détaille les trois types de réparations qui sont prévues.
Il indique qu’il y a “des réparations symboliques pour la communauté et pour le Mali. Il y a également eu des ordonnances de réparations ou d’indemnisation individuelles pour des personnes qui auraient un lien économiques exclusif avec ces lieux saints. Et également une ordonnance avec des réparations collectives pour l’ensemble de la communauté.”
Les ruines du mausolée Alfa Moya de Tombouctou. (Photo prise en janvier 2013)
Une première
C’est la première fois que la CPI condamnait un prévenu pour un crime de guerre dirigé contre des bâtiments à caractère religieux et historiques.
Le 27 septembre 2016, Ahmad Al Faqi Al Mahdi a été condamné à neuf ans de prison pour la destruction des mausolées de Tombouctou.
Un drame pour les habitants de la cité des 333 saints qui, selon El Boukari Ben Essayouti, chef de la mission culturelle de Tombouctou, a causé un préjudice moral énorme aux Tombouctiens.
“Cela a été un traumatisme énorme dans le sens où cela était lié aux croyances locales et religieuses”, rappelle El Boukari Ben Essayouti, chef de la mission culturelle de Tombouctou.
“Si vous voulez, on n’aurait jamais pensé que quelqu’un aurait la force, ou même la faiblesse de s’en prendre à ces mausolées”, ajoute-t-il.
Selon lui, ces réparations sont un signal fort envoyé aux Maliens par la CPI.
Si le processus est en cours, les réparations collectives devraient être effectives à partir du premier semestre 2020, le temps de trouver les entrepreneurs locaux capables d’assurer les travaux qui consisteront en la réhabilitation, la sécurisation et en l’entretien des sites des mausolées.
Enfin, concernant les réparations individuelles, il reste encore à identifier les familles des saints ou celles qui y étaient liées. Un travail qui prendra encore du temps, mais dont les premières pierres ont été posées.
dw.com