Le septentrion malien, consécutivement au retour de soldats libyens d’origine malienne, connaît une brusque montée de tension. Alors que la majorité de ces soldats, dès leur arrivée à Kidal, se sont mis à la disposition des autorités, certains d’entre eux s’agitent autour de cette localité et veulent opter pour l’épreuve de force en vue de se faire entendre. Il semble qu’ils parlent… d’autodétermination pour les régions nord du Mali.
Dépêché à Kidal par le chef de l’Etat pour accueillir les revenants, le colonel major, El Hadj Gamou, chef d’État-major particulier adjoint à la présidence, a sa propre lecture de la situation qui prévaut aujourd’hui à Kidal.
Joint par téléphone, le vendredi dernier, cet officier affirme que l’armée est prête à défendre le pays face à toutes menaces. Gamou rassure.
En 2006, Kidal se réveille, le 23 mai, sous les crépitements d’armes. Le camp militaire et la garnison de la gendarmerie venaient d’être attaqués par un groupe d’hommes armés dirigé par Ibrahim Ag Bahanga et le colonel Hassane Fagaga. Le coup, en réalité, avait été savamment préparé avec l’aide de certains intégrés (soldats) de l’armée régulière.
A l’époque, de lourds soupçons avaient plané sur certaines notabilités de la localité, dont Iyad Ag Ghaly, celui-là même qui, en 1990, avait déclenché la seconde rébellion du septentrion malien.
En 2006, Iyad s’était en réalité servi de Bahanga pour commettre cet acte de forfaiture contre l’intégrité du territoire national. La suite est connue…
Pour gérer cette crise, le chef de l’Etat avait opté pour la voie pacifique. Un dispositif sécuritaire avait immédiatement été mis en place à Gao en vue de sécuriser l’ensemble des régions nord du pays. Dans la chaîne de commandement du PC opérationnel, il y avait un homme, El Hadj Gamou.
De 2006 à 2010, cet officier est resté au front pour juguler la crise.
En 2009, lorsque le chef de l’Etat, après l’attaque d’Abeïbara, a ordonné à l’armée de détruire toutes les bases de Bahanga, Gamou et le colonel Meïdou, commandant de la région militaire de Mopti, et le colonel Abdoulaye Coulibaly, étaient, entre autres, au devant de l’offensive de l’armée qui s’est finalement soldée par la destruction des bases des insurgés et la fuite de leur chef, Ibrahim Ag Bahanga qui s’est réfugié en Libye.
Source: L’Aube