Les «tontines» constituent pour les femmes dans les quartiers, sur les marchés ou dans les services, une manière d’économiser leur argent. Si elles leur permettent d’effectuer des réalisations lorsqu’elles touchent le «pactole », elles sont souvent la source de nombreux problèmes pour de nombreuses femmes.
En effet, les tontines permettent aux femmes de se rencontrer et d’échanger sur les choses de la vie. Elles se réunissent généralement dans les familles, dans les cours d’écoles, les services, aux marchés, bref les lieux de rencontres qui leur paraissent appropriés.
Ces tontines, si elles sont censées constituer des sources de financements d’avenir et permettre de garder le contact entre les femmes, sont devenues de nos jours, la source de nombreux problèmes entre les femmes.
En effet, par cupidité, certaines femmes n’hésitent pas à s’engager dans plusieurs tontines à la fois alors que leurs moyens financiers ne le leur permettent pas. Du coup, elles y investissement une partie de leurs prix de condiments ou encore de l’argent destiné à d’autres fins. Et bonjour les problèmes dans leurs foyers.
Malheureusement, il arrive que certaines d’entre elles, après avoir encaissé les sous de la tontine, aient des difficultés à honorer leur engagement.
Selon Assétou Diawara, membre d’une tontine à Magnambougou, parfois, certaines femmes s’inscrivent dans des tontines même si elles n’ont pas de sources de revenus fixes. C’est pourquoi, elles auront des difficultés pour payer les autres membres de la tontine.
« Je connais des ménages qui font face à des difficultés à cause de la participation des maîtresses de maison aux tontines. Car, n’ayant aucune source de revenu, elles soutirent leur cotisation quotidienne de l’argent de la popote, chose qui n’est sans conséquence sur la qualité des repas de la famille », explique-t-elle.
Un autre fait qu’il faut signaler, c’est que la concurrence entre les femmes est souvent à la base de cet état de fait car la somme d’argent qui est souvent fixée n’est pas à la portée de la bourse de toutes. Mais personne ne bronche pour ne pas être considérée comme la plus pauvre du groupe.
Mais cela n’est pas sans conséquence, car cette situation peut amener certaines femmes à tomber dans la débauche, voler ou même s’endetter. L’essentiel pour elles est de pouvoir payer la «tontine » pour ne pas être la risée des autres.
Certaines femmes créent des conflits entre elles et leurs maris à cause de ces histoires de tontine que les hommes, dans leur majorité, ne cautionnent pas. Ces cas arrivent quand l’époux ne tient pas à recevoir des groupes de femmes chez lui ou ne tient pas à payer l’argent de la tontine de sa femme. Certains regroupements exigent une rencontre chaque deux semaines ou chaque mois chez l’une des membres, où elles se régalent pendant toute une journée. Ces rencontres peuvent aussi être source de problèmes, car elles se soucient d’offrir à leurs copines un plat qui rivalise avec celui de la toute dernière bénéficiaire. Toute chose qui pousse certaines femmes à s’endetter ou à chambouler toute la tranquillité de leur foyer.
Des situations regrettables qui font que les tontines ont aujourd’hui perdu tous leurs sens.
Fily Sissoko
Source: Tjikan