Les efforts de certains pays, à leur tête l’Algérie, ont grandement contribué à l’affaiblissement des groupes extrémistes.
Les récentes tentatives des groupes terroristes au Sahel, ne semblent aucunement atteindre l’écho espéré par les prédateurs qui obéissent aux entreprises du crime. Des alliances qui donnent l’image d’une fusion apocalyptique sont restées vaines, à l’image d’une coalition entre Boko Haram du Nigeria, le Shabab somalien et Ansar El Islam implantés principalement en Libye pour faire allégeance à l’Etat islamique. Cela est sans doute dû aux efforts consentis par les pays du Sahel pour freiner l’émergence de ces groupes. C’est ce qui vient d’être confirmé d’ailleurs par Djalil Lounès, chercheur, enseignant universitaire, spécialiste des questions sécuritaires et de l’extrémisme. Il souligne, en effet «les efforts de certains pays à leur tête l’Algérie, pour le renforcement de la sécurité dans la région, ont grandement contribué à l’affaiblissement des groupes extrémistes qui tentent de se réorganiser de nouveau». Le chercheur intervenait lors d’une conférence dans le cadre d’une série de rencontres organisées par l’Institut national des études stratégiques globales. Djilali Lounès a présenté à ce propos un aperçu sur l’apparition et l’évolution des idéologies extrémistes. Néanmoins, la question sécuritaire dans cette zone demeure d’une dimension complexe due aux conflits nombreux, mais aussi à la présence des forces armées étrangères. Ces derniers estiment de leur côté que le contexte est très tendu se basant sur leurs propres renseignements, jugeant que la lutte contre les groupes terroristes demeure mal menée. On estime que cette région est devenue une véritable couveuse pour les terroristes de tous bords. Ils continuent de mener des attaques comme ce fut le cas il y a presque un mois au Burkina Faso. Le constat du directeur du renseignement américain, James Clapper et Africom il y a trois ans alertait, selon Anne Giudicelli, directrice du cabinet de consulting Terrorist sur «des menaces persistantes sur la région sahélienne». Ce qui a contraint ces derniers à rester en alerte sur «une possible velléité de la part de certains groupes, capables de mener des actions d’ampleur qui changeraient un petit peu la donne, notamment au Mali, en direction des forces militaires internationales et maliennes». Une alerte dont on tient compte jusqu’à aujourd’hui. C’est certainement l’instabilité sécuritaire et politique en Libye qui continue de faire du Sahel une appétence pour les groupes terroristes, mais aussi «la présence militaire française suivie du déploiement des forces étrangères au Mali a redéployé, pour le moment en tout cas, un certain nombre de ces groupes aux alentours», soulignait Anne Giudicelli. Ce qui est certain pour elle, «le manque de coordination entre les différents pays du Sahel, c’est-à-dire l’Algérie, la Mauritanie, le Mali, ou encore le Niger, a forcément contribué à laisser une situation se détériorer à ce niveau-là». A l’évidence, l’Algérie aurait souhaité plus de coopération avec les pays voisins, néanmoins des hostilités et l’instabilité au sein de ces pays comme en Libye, Mali masquent la bonne foi des voisins. S’ajoute la présence de militaires étrangers sur les terres de ces pays-mêmes qui prétendent à la souveraineté, celle-ci cède donc la place à la méfiance. L’Algérie a tout à fait raison d’agir dans ce sens, il s’agit de sa Sécurité nationale et de la paix sur ses terres, une paix chèrement payée. Elle prend en considération toute menace qui soutient la thèse d’une alliance des groupes terroristes, ne manquant pas d’intervenir avec des lectures stratégiques et militaires pour barrer la route aux tentatives dévastatrices de ces sanguinaires. Avec son expérience incontestable, sa mobilisation incessante, ses interventions régulières et quotidiennes sur le terrain et surtout sa détermination, l’Algérie n’est certainement pas prête à laisser une chance aux détracteurs et antagonistes. Son armée comme l’avait si bien souligné le vice-ministre de la Défense nationale, Ahmed Gaïd Salah, assume pleinement sa mission constitutionnelle. Elle s’opposera à toute tentative visant à la déstabiliser.
Sa bonne volonté de coopération n’a pas besoin d’être prouvé, néanmoins les autres parties continuent de se tourner vers l’Occident comptant sur son aide qui ne vient jamais à point dans la mesure où il s’agit de rester le plus longtemps possible présent au Sahel pour des intérêts que de venir en aide à ces pays, ce qui n’est pas le cas de l’Algérie qui gère sa lutte selon sa stratégie qui répond aux donnes de la région.
Source: L’Express