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Les régionales dans le district de Bamako : Le bal des prétendants

On ne sait plus à quelle période, nos politiciens locaux exprimeront un réel respect envers l’électorat malien. Il s’agit bien sur des politiciens qui partagent chaque jour notre quotidien (majorité, opposition) qui s’invectivent sans arrêt sur les plateaux de télévision, sur les ondes des radios libres, qui s’accusent mutuellement de tous les péchés d’incompétence, d’irresponsabilité. Mais dès que les élections pointent à l’horizon, ils enterrent aussitôt (comme si de rien n’était) leurs haches de guerre, leurs récriminations intempestives, avant de procéder ensuite- toute honte bue- à une confection de listes communes au nom dit-on des « réalités dites locales », une  suprême négation de tout esprit partisan.

A défaut de former et d’encadrer des militants sincères et dévoués pour la cause de leurs formations respectives, les partis politiques ont quasiment rangé leurs armes dans les placards en ne comptant plus désormais que sur l’achat des voix ou de conscience, le marchandage électoral.. Première illustration de cette faille notoire de notre démocratie, un nomadisme électoral marqué par une vraie braderie des convictions politiques, et une dispersion massive et incontrôlée des voix naguère acquises à tel ou tel parti, vers des formations plus nanties et armées sur le plan matériel et financier.

Les futures élections régionales dans le district de Bamako ne seront sans doute pas une exception. Même si personne ne sait encore avec exactitude, quelles sont les dates prévues pour cette compétition nouvelle dans notre pays, les différents candidats continuent de se préparer dans la plus grande discrétion en vue de pouvoir ratisser large au sein d’un électorat bamakois à la fois capricieux et volatile, car entre deux votes, il n’est pas évident de voir le même électeur reconduire son vote dans la même urne. le candidat choisi pour être la « tête de liste » de son parti devra se donner forcement les meilleurs atouts pour conquérir les cœurs des électeurs. En plus de sa propre personnalité, le poids électoral de sa propre formation peut constituer un atout de taille, pour ne pas dire (très) déterminant vers le sprint final. Mais attention aussi à la manière dont les alliances vont se nouer, car une mauvaise liste, (sans le consentement de la majorité) peut entrainer une vague de mécontentement dans ses rangs et  son corollaire de boycott des urnes par les militants, ou encore un vote-sanction contre la liste du parti.

Issa Guindo : la caution de la famille présidentielle !

Parmi les redoutables concurrents au maire du district, nous avons en premier lieu Issa Guindo, un cadre politique bon teint du RPM et souvent considéré-à tort ou à raison- comme étant un proche de la famille présidentielle. Mais de là, à dire qu’il est le candidat de Mme la première dame, il n’ya plus qu’un pas que de nombreux observateurs ont déjà franchi. Mais quant on sait par ailleurs que nous sommes en Afrique, l’ancien maire de la CIV ne semble guère bouder son plaisir, d’entendre de la bouche de certains militants zélés et drôlement excités du RPM : «  Monsieur le futur maire du district de Bamako ». Le RPM jouera-t-il franc jeu avec ce candidat par « défaut » et lui permettre de gagner le jackpot ? Ce n’est qu’une question de bon sens.

Moussa  Mara : présomption ou prétention…

Ancien ministre de l’Urbanisme et de la politique de la ville, dans le premier Gouvernement d’Oumar Tatam ly (une consécration pour ce jeune maire de la CIV), ancien premier ministre en remplacement du même Tatam ly, (sur une saute d’humeur du président IBK,), Moussa Mara ne cache plus depuis des mois ses ambitions légitimes  de diriger cette institution si importante et stratégique pour la vie générale des Bamakois. Mais cette promotion exceptionnelle à la vitesse d’une fusée  n’aura sans doute pas apporté les espoirs escomptés au sein de sa formation politique, manifestement mise à l’écart au cours de cette gestion drastiquement écourtée (dix mois seulement), pour des raisons que tout le monde connait. Privé du soutien d’une formation peu représentée au niveau des six communes du district, Moussa Mara ne peut alors compter que sur des alliances politiques de circonstance avec des formations plus modestes de la place. Quant aux trois grands partis de la place (RPM, URD, ADEMA) ils auront chacun, leurs listes de candidature et conserveront la  « tête de liste » de toute alliance politique qui se mettrait  en place.

Me Demba Traoréou l’Art du rebond

En effet quand il quittait le parti du soleil levant, alors mis sous la coupe réglée d’un « autocrate lumineux », les cassandres ont vite pensé que son avenir politique était brisé à jamais. Mais cette traversée du désert du jeune et brillant député qu’il fut, ne sera que de courte durée. La suite de cette belle épopée est largement connue. Lors des régionales reportées, sa candidature n’est pas passée aussi simplement comme une lettre à la poste. Mais avec le soutien de son président  et plusieurs membres du directoire de l’URD, ce brillant avocat du parti conserve encore toutes ses chances de rafler la mise devant de nouvelles candidatures qui pourraient surgir, lors du prochain choix des candidats. Le principal enjeu en ce qui le concerne est de pouvoir ramener le calme et renforcer la cohésion au sein du parti.

Source : Le Phénix

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