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« Les rebellions au Nord du Mali » : Diagnostic du mal malien

« Les rébellions au Nord du Mali », c’est le titre d’un ouvrage écrit par Choguel Kokalla Maïga et Pr. Issiaka Ahmadou Singaré. Le lancement et la dédicace dudit livre s’est déroulé, le jeudi 27 juin 2018, à la Maison de la presse, en présence de nombreuses personnalités, notamment le président du Haut conseil des collectivités, Mamadou Satigui Sidibé, le représentant de la Cedeao, Cheka Abou, l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Ali Nouhoum Diallo...

L’ouvrage pose les diagnostics de la rébellion au nord du Mali de manière scientifique, car apportant des preuves de tout ce qui est dit, à travers la documentation nécessaire. Les deux auteurs cherchent à comprendre ce que nous pourrons appeler un paradoxe dans l’histoire de la nation malienne. «Le livre est un diagnostic du mal qui ronge le Mali. «C’est un livre forcement politique voire polémique», a précisé Dr Choguel Kokalla Maiga.

 

« Les auteurs assument totalement le contenu et estiment que ceux qui ne seront pas d’accord proposent leurs éclairages également. Le groupe de jeunes touareg qui ont constitué le Mouvement national de libération de l’Azawad indique que le nord est la terre de leurs ancêtres, les Français auraient trouvé ceux-ci dans cette zone au moment de la pénétration coloniale », expliquent-ils. Choguel K. Maïga  ajoute que les séparatistes disent qu’en 1957, leurs ancêtres ont écrit pour demander le détachement du nord du Mali. « Ces erreurs» que le Mali est en train de réparer aujourd’hui. L’histoire du peuplement du nord est également explicitée dans cet ouvrage de près de 500 pages a été édité par les éditions Edis de Samba Niaré.

Pour M. Maïga, les populations autochtones du Nord sont les Songhaïs et les Bellas depuis le 7e siècle. Les auteurs se livrent à une véritable explication historique basée sur les grands empires que le Mali a connus, à commencer par l’empire de Gao en l’an 800 jusqu’à la bataille marocaine, en passant par l’empire du Mali, l’empire Songhaï, etc. La convention de Bourem en 1907 indique que «l’Adrar des Iforas appartient désormais aux Iforas et à ce qu’il plaira aux Français d’y installer». «Cela donne la suprématie à une ethnie sur une autre et c’est ce qui s’est passé en 2013 et qui fera installer la Minusma et le Tchad à Kidal, mais le Mali dit «nièt !». «Le Mali appartient à nous tous, personne n’est plus propriétaire que d’autres», précise-t-il.

Le Pr Issiaka Ahmadou Singaré a expliqué les causes des différentes rebellions qu’a connues le Mali depuis 1963, sous la première République jusqu’à nos jours. Selon lui, la rébellion du temps du président Modibo Keita eut sa source dans une forme d’incompréhension entre le régime et les populations qui ne cherchaient qu’une préservation de l’ordre féodal auquel le colonisateur les avait habitués.

« Cette volonté sera farouchement réprimée. La 2ème République prendra le contrepied de la première. Moussa Traoré a cherché à corriger ce qu’il considérait comme des injustices », indique Choguel Kokalla Maiga.

Selon lui, le problème de la rébellion a toujours été mal négocié depuis l’indépendance jusqu’à nos jours. C’est la raison pour laquelle il ne cesse de revenir…

Pour le président de la Maison de la presse, Dramane Aliou Koné, les hommes politiques sont trop avares. « Nous sommes toujours contents quand on parle du nord. Nous invitons d’autres hommes politiques à prendre l’exemple sur ces deux auteurs pour renforcer le niveau des jeunes », a-t-il souligné.

Pour sa part, l’ancien premier ministre, Ousmane Issoufi Maïga a salué cet exercice des deux auteurs qui rapporte pour  leur part des vérités sur les rébellions au nord du Mali. Il les a encouragé à poursuivre la lutte pour éclairer la lanterne de  l’opinion nationale et internationale en général. « Ce que j’ai aimé dans le livre, c’est que les auteurs ont très pesé. Ils n’ont pas voulu faire un éloge simplement, mais de rappeler le cursus, l’historique de la rébellion au Mali… », a salué un participant.

Mohamed Sylla

 

Source: L’ Aube

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