Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Les raisons du maintien des sanctions de la Cédéao malgré le choix d’un Premier ministre civil

Le Mali est loin de rétablir les échanges commerciaux et diplomatiques avec ses voisins pays membres de la Cédéao, malgré la désignation d’un militaire à la retraite à la Présidence et un civil à la tête du gouvernement de la transition. L’organisation fixe comme condition la relecture de la charte que le CNSP peine à satisfaire. Au Mali, la Cédéao continue de faire pression sur les militaires qui ont pris le pouvoir il y a maintenant 43 jours.

La prestation de serment du nouveau président, du vice-président et la nomination du Premier ministre de transition ne semble pas convaincre les chefs d’Etat de la Cédeao à lever les sanctions infligées au Mali suite au renversement de l’ordre constitutionnel. La Cédéao en obtenant la nomination d’un Premier ministre civil voudrait qu’il soit chargé de conduire, sous l’autorité du Président de la Transition, des chantiers de différentes réformes du dialogue national inclusif et de préparer les prochaines élections présidentielles et législatives. Pour ce faire, elle pose comme condition sine qua none la publication de la version finale et officielle de la Charte de la Transition, où figure «la dissolution du CNSP avant et après l’investiture du Président de la Transition, les responsabilités du vice-président chargé de la sécurité et de la défense, l’impossibilité pour lui de remplacer le président de la Transition et la durée de la transition fixée à 18 mois à compter du 15 septembre dernier».

Ces exigences posées toujours par la Cédéao compromettent les ambitions du Colonel Assimi Goïta et ses éléments qui veulent jouer à la politique de l’Autriche en portant des civils à la Présidence et à la primature, alors que c’est eux qui continuent de tirer les ficelles. Pour légaliser leurs prérogatives, les militaires qui ont renversé le pouvoir d’IBK le 18 août dernier n’ont pas hésité à imposer leur propre charte à la concertation nationale. Laquelle prévoit, dans son article 6, que «le vice-président est chargé des questions de Sécurité, de Défense et de la Refondation de l’Etat», et dans son article 7, que «le vice-président remplace le Président en cas d’empêchement temporaire ou définitif».

Ces prérogatives que la charte attribue au vice-président, Colonel Assimi Goïta, empiètent non seulement sur les prérogatives du Président de la Transition et celles du tout nouveau Premier ministre de la Transition. Et laissent carte blanche aux militaires pour décider en maître absolu sur les questions de sécurité, de défense et des réformes politiques et institutionnelles que les milliers de Maliens ont réclamées à travers les manifestations qui ont marqué Bamako depuis le mois de juin. Comme le M5-RFP, la Cédéao a démasqué le jeu trouble en mettant la pression sur la junte pour qu’elle remette le pouvoir aux civils et retourne dans les casernes. Tous les observateurs avisés de la situation qui prévaut au Mali soulignent la pertinence de la position adoptée par la Cédéao contre les militaires.

Ces derniers qui commencent à prendre goût aux délices du pouvoir se trompent de mission. Ils doivent profiter du nouveau départ que les Maliens rêvent pour organiser l’outil de sécurité et de défense afin de bouter dans le plus bref délai l’hydre du terrorisme hors des frontières du pays. La balle demeure dans le camp de la junte qui doit très vite relire la charte en prenant en compte les conditions posées par la Cédéao afin de mettre un terme aux souffrances des populations.

Source : Sud Hebdo

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance