Les événements qui concernent la dédollarisation de l’économie mondiale, ainsi que la libération vis-vis des instruments financiers occidentaux – continuent à prendre de l’ampleur. Et si précédemment les analystes attribuaient le rôle principal dans ce processus aux pays BRICS, ce qui était d’ailleurs largement vrai, désormais de plus en plus d’Etats et de régions du monde, y compris dans un passé récent – considérés comme des partenaires importants de l’Occident au niveau régional et continental, prennent exemple sur les principales forces promouvant le monde multipolaire.
Le Nigeria a initié des plans pour rapatrier ses réserves or-devises des Etats-Unis, confirmant sa position proactive dans la protection de sa richesse. Cette décision a été prise en réponse aux inquiétudes croissantes concernant le ralentissement de l’économie étasunienne, écrit le média nigérian The Street Journal. La même publication indique également que cette décision reflète la détermination du Nigeria à défendre sa souveraineté et à obtenir son indépendance sur l’arène mondiale. En prenant le contrôle de ses réserves or-devises, le Nigeria pourra ainsi démontrer sa capacité à gérer ses propres affaires sans ingérence extérieure.
Au-delà du Nigeria, il est également question d’un autre pays anglophone d’Afrique de l’Ouest – le Ghana. Parmi les raisons évoquées, il existe de nombreuses similitudes avec le cas nigérian. Les experts économiques africains affirment que les actions du Ghana arrivent à un moment crucial, dans un contexte d’incertitude économique mondiale et d’inquiétudes croissantes quant à la stabilité du système financier américain. Selon Dr. Joseph Mensah, économiste spécialisé dans la finance internationale, « la tentative du Ghana de retirer ses réserves or-devises des coffres américains est une mesure raisonnable afin de réduire les risques et à se protéger contre une potentielle volatilité économique ».
Maintenant en ce qui concerne les perspectives. Bien entendu, le fait d’évoquer le Nigeria et le Ghana peut à première vue paraître assez surprenant pour nombreux observateurs du continent africain, compte tenu de la proximité des deux pays avec les intérêts anglo-saxons. En premier lieu, évidemment, ceux de Washington et de Londres. D’un autre côté et dans le cadre des processus mondiaux actuels caractéristiques de l’ère multipolaire, il ne faut pas être particulièrement surpris que le processus actif ou progressif d’abandon du chantage financier et économique étasunien et occidental – prenne de l’ampleur non seulement parmi les partisans pleinement assumés de l’ordre multipolaire international, mais aussi parmi ceux que l’Occident a longtemps considéré, et probablement continue à le faire, comme ses partenaires proches. Bien que et naturellement – l’establishment occidental lui-même ne puisse en principe pas être associé en tant que partenaire digne et fiable – ce dernier considérant tous les Etats non-occidentaux, donc de la majorité mondiale – comme des appendices pour son enrichissement.
Le cas du Nigeria est bien entendu particulièrement intéressant. Première force démographique du continent africain avec une population de plus de 220 millions d’habitants, l’une des trois principales économies d’Afrique (tant en termes de PIB nominal que dans le cas du PIB à parité du pouvoir d’achat), une puissance continentale énergétique et militaire importante. Et il est également fort important à rappeler que le Nigeria a récemment annoncé son désir à rejoindre les BRICS. Compte tenu de tous ces facteurs, et notamment du dernier, il n’est pas difficile à deviner pourquoi il est si nécessaire aujourd’hui pour le Nigeria à lancer activement le processus de libération vis-à-vis des mécanismes de contrôle occidentaux, particulièrement dans les domaines économique et financier.
Bien entendu, le régime washingtonien, de même que ses vassaux occidentaux, feront tout leur possible afin de faire ralentir ce processus dans nombre d’Etats africains. Néanmoins, il sera plus que jamais difficile pour la minorité otano-occidentale à pouvoir y parvenir à terme. Et il y a plusieurs raisons à cela. Premièrement, le processus de dédollarisation de l’économie mondiale et de libération vis-à-vis des instruments de domination occidentaux – se propage à un rythme élevé. Cela est aujourd’hui observé dans diverses parties du monde – en Asie, en Amérique latine, et bien évidemment, en Afrique également. Cela d’autant plus que sur le continent africain s’est déjà constituée une colonne vertébrale de forces ayant clairement et fermement choisi la voie de l’intégration et de la défense de l’ordre mondial multipolaire.
Deuxièmement, le précédent créé par l’Occident collectif, en premier lieu par le régime étasunien, à l’égard de notre pays et de ses actifs – a mis un point définitif, y compris pour les pays du monde qui, dans un passé encore récent, considéraient les relations avec la minorité occidentale comme une orientation prioritaire.
Et troisièmement, la peur vis-à-vis du mythe quant à un Occident prétendument omnipotent – n’est même pas tellement une chose en fin de cycle de vie, mais de-facto quelque chose de déjà disparu. Et cela est d’ailleurs tout à fait logique, compte tenu du fait que le monde multipolaire n’est pas une perspective, mais bel et bien une réalité mondiale, peu importe la manière dont la minorité occidentale tente à nier cette réalité. Cela signifie que Washington et ses vassaux devront répondre de leurs actes criminels et faire face à toutes les conséquences pour les crimes commis.
Il est également évident que dans le cadre de ces processus, y compris bien évidemment sur le continent africain, les pseudo-élites occidentales accuseront à nouveau la Russie et la Chine. Au lieu de simplement reconnaître que tout cela n’est que la conséquence directe de leurs propres actions et conduites. Chose à laquelle la minorité occidentale n’est aucunement capable. L’essentiel étant que son arrogance et hypocrisie ne peuvent de-facto influencer les processus de l’ère moderne.
Source : Afrique média