Dans sa parution N°2810 de ce lundi, le magazine jeune Afrique nous apprend qu’à Bamako, le rapport d’enquête relatif à l’achat hors budget d’un avion présidentiel et de matériels militaires publié fin octobre par le bureau du vérificateur général n’en finit pas de faire des vagues.
Pourtant Ibrahim Boubacar Kéita continue de garder le silence face aux accusations de fraude qui le visent. Mais les ministres serrent les rangs. Bouaré Fily Sissoko, qui détient le portefeuille de l’économie et des finances, a ainsi déclaré, le 14 novembre, sur Rfi : « Entre temps, on a découvert que ce qu’on dit être une marge faramineuse a servi en partie à acheter des munitions. » Tout ou une partie des 25 milliards de Fcfa volatilisés auraient donc été utilisés pour défendre le pays ? Rien n’est moins sûr.
« Les services du ministère de l’économie n’ont pas pu fournir le moindre élément lorsque nous avons enquêté auprès d’eux, soupire-t-on au sein du BVG. Il existe un risque qu’ils soient en train de produire de fausses factures. » L’avion a été acheté après que l’ancien appareil ait été déclaré hors d’état de voler. Par qui ?
Mise en accusation de David Sagara :
Bientôt une commission pour examiner le dossier
Les députés ont adopté une résolution pour la mise en accusation de David Sagara, ancien ministre, devant la Haute cour de justice. 115 voix pour zéro contre et zéro abstention. C’était lors de sa séance plénière du jeudi 13 novembre 2014. « Considérant la saisine du président de l’Assemblée nationale par le procureur général près la cour suprême par une correspondance en date du 26 août 2014 sollicitant la mise en accusation de David Sagara ancien ministre devant la haute cour de justice. Considérant la compétence de l’Assemblée nationale pour la mise en accusation de David Sagara, ancien ministre devant la haute cour de justice par l’adoption d’une résolution. Après en avoir délibéré, l’Assemblée nationale décide de créer une commission ad hoc pour examiner la demande de mise en accusation de l’ancien ministre David Sagara devant la haute cour de justice », souligne cette résolution lue en séance plénière par le secrétaire parlementaire. En outre, l’Assemblée charge ladite commission de l’élaboration d’un rapport d’orientation des députés dans un délai de deux mois. Cette commission comporte 15 membres dont 7 pour le Rpm, 3 pour Apm, 2 pour le groupe Vrd et l’Adema, 1 pour les non inscrits.
Rentrée politique CMP :
Quand 65 formations politiques ne peuvent faire le plein de la salle de 1000 places du Cicb
Incroyable mais vrai. Les choses semblent se corser dans le camp de la majorité présidentielle. En effet, lors de la rentrée de la convention de la majorité présidentielle le samedi dernier au Centre international de conférences de Bamako, les militants et responsables se faisaient désirer. Comme si ses derniers regrettaient leur appartenance à cette classe politique de la mouvance. La salle des 1000 places du Cicb était quasi vide, et la rencontre prévue pour se tenir à 15h s’est finalement déroulée à 16h40. Et comme pour se donner bonne conscience, le chargé à la communication du bureau politique du Rpm, Boubacar Touré dit Bou soutiendra que cette faible mobilisation est le faite qu’un ministre de la République aurait déconseillé les regroupements pour cause d’Ebola. Pauvre Ebola, cette pandémie va servir à justifier l’injustifiable.
Ebola et gels hydro-alcooliques :
Les mises en garde du représentant de l’OMS
Invité du grand débat sur l’Ortm autour de l’épidémie à virus Ebola, le mercredi 12 novembre 2014 : Ibrahim Socé Fall, représentant résident de l’Organisation Mondiale de la Santé(OMS) au Mali.
Au cours du débat, il a mis en garde les utilisateurs de ces nombreuses solutions qui sont devenues, par la force des choses, le compagnon le plus fidèle du citoyen malien. «Personne ne connait leur origine », a lancé le Dr Ibrahim Socé Fall, avant d’inviter les uns et les autres à utiliser le savon pour se laver régulièrement les mains. Selon le Dr Diahou Bertin Nguessan, Biologiste Moléculaire au laboratoire de Biologie Végétale d’Abidjan (RCI), malgré leur propriété antiseptique, elles n’ont pas de propriété nettoyante. Autrement dit, si les mains sont désinfectées, elles ne sont pas pour autant débarrassées de leur saleté lors de l’utilisation de la solution hydro-alcoolique contrairement au savon classique.
Ougadougou
Les rebelles du Mnla sont toujours présents
Toujours selon Jeune Afrique présentés comme des victimes collatérales de la chute de Blaise Compaoré, les rebelles touaregs maliens qui séjournent à Ouagadougou depuis deux ans n’ont en réalité rien changé à leurs habitudes. Relayée par certains diplomates, la rumeur les donnait en fuite un peu partout, notamment en Mauritanie. Mais la plupart sont toujours là, dans les quartiers Ouaga 2000 et Azimmo, tout près du palais de Kosyam. « Au deuxième jour des tensions, raconte l’un deux, les Algériens nous ont appelés pour nous dire qu’en cas de besoin ils pouvaient nous rapatrier. Mais nous n’avons aucune intention de bouger.
Ebola
La France étend ses contrôles aux vols en provenance du Mali
La France a renforcé, samedi, son dispositif de lutte contre le virus Ebola en étendant ses contrôles de santé, déjà en vigueur pour les passagers des vols directs en provenance de Guinée, à ceux en provenance du Mali. «Dans le cadre de la lutte contre le virus Ebola, et du fait de l’évolution de la situation épidémiologique, le dispositif de contrôle et de suivi des passagers sera étendu aux vols en provenance de Bamako (Mali), à compter de samedi 15 novembre 2014», indique un communiqué du ministère de la Santé. Le communiqué précise que les contrôles seront effectués par les services médicaux des aéroports de Paris Charles-de-Gaulle et Paris Orly, avec l’appui de la protection civile et de la Croix-Rouge française.
Selon le ministère de la santé, «les contrôles ont été appliqués aux vols arrivés ce matin» de Bamako. Deux vols directs en provenance de Bamako ont atterri samedi en France, l’un à Roissy, assuré par la compagnie Air France, et l’autre à Orly, par la compagnie Aigle Azur. Comme pour les passagers en provenance de Conakry, ceux venant de Bamako sont désormais soumis à une vérification de leur température avec des thermomètres laser sur la passerelle, avant d’entrer dans l’aéroport.
Ils reçoivent une fiche d’information sur la conduite à tenir en cas de fièvre supérieure à 38°C, dans les 21 jours après leur retour, la durée maximale d’incubation du virus.
Burkina Faso
Affrontement à huis clos
Lors du sommet de la Cedeao consacré à la crise burkinabé, le 6 novembre à Accra, deux camps se sont affrontés lors du huit clos des Chefs d’Etat.
Le premier, légaliste, emmené par Alassane Ouattara et Faure Gnassingbé, soutenait l’idée d’un retour à la Constitution, qui dispose que c’est au président de l’Assemblée nationale de diriger la transition. Or celui-ci, réfugié en Côte d’Ivoire, est un proche de Compaoré… Le second camp, représenté par Macky sall, Goodluck jonathan et John Dramani Mahama (les trois s’étaient rendus la veille à Ouaga, où ils avaient rencontré des militaires, des responsables politiques et des membres de la société civile), se voulait plus souple et plus patient. Surtout, il était très hostile à un retour à la constitution. Il l’a finalement emporté- « assez facilement », selon un diplomate occidental. Et c’est Sall qui a été chargé de diriger le Groupe de contact international, nous informe toujours jeune Afrique.