A la suite du protocole d’accord transmis par monsieur le premier ministre, Dr Boubou Cissé, à l’opposition, le Front de Sauvegarde pour la Démocratie (FSD) fait ses observations et interrogations en neuf lignes, tout en « restant disponible à la poursuite du dialogue pour un Accord politique assorti d’une feuille de route, dans un esprit constructif ».
1- Nous avons constaté avec étonnement que votre document, sans aucune explication, remplace et annule celui que nous avions adressé au Président de la République. A dire vrai, nous pouvions nous attendre, dans un partenariat responsable et respectueux de chacun, à des amendements argumentés. Mais le rejet pur et simple de notre projet signifie-t-il que nous ne parlons pas des mêmes problèmes ou que nous n’avons pas le même objectif qui consiste à sortir de la crise que notre pays vit dans l’intérêt bien compris des Maliennes et des Maliens ?
2- Votre document ne fait aucune allusion au rôle et aux responsabilités du Président de la République dans l’adoption et la mise en œuvre de l’Accord politique et de la Feuille de route. De notre point de vue, il est impossible, si l’on veut que l’Accord produise tous ses effets utiles, que le Président n’en soit ni signataire direct ou par délégation, ni garant. Cette conception est d’autant plus vraie que certains points concernent la nomination même du Premier ministre. Il ne s’agit pas là de revenir sur la nomination de l’actuel Premier ministre mais de disposer pour l’avenir. Le problème n’est pas de disputer au Président ses « prérogatives constitutionnelles », son « rôle de gardien da Constitution » ou d’incarnation de « l’unité nationale » mais de veiller à la bonne application de l’Accord politique qui serait obtenu.
3- Le préambule de votre document contient certaines assertions que nous contestons et auxquelles nous ne pouvons adhérer sans discussions préalables.
4- Il nous semble qu’en lieu et place d’un Accord politique, vous proposez un Accord de Gouvernement avec au demeurant des dispositions très inhabituelles pour ce genre de document qui gomment le rôle des partis politiques et des regroupements politiques en recentrant tout autour du Premier Ministre.
5- Il ne nous semble pas judicieux de réduire au seul Programme électoral du Président de la République le travail gouvernemental à venir. D’autres idées pertinentes, venant notamment des conclusions du Dialogue national ou d’autres programmes devraient être les bienvenues.
6- Tout en saluant l’acceptation du principe du dialogue national inclusif, force est de constater que son format tout comme ses conclusions échappent à tout processus inclusif.
7- Nous aimerions aussi comprendre les raisons pour lesquelles tout le titre relatif à la Feuille de route dans notre document a été biffé. Or cette partie comporte toutes les actions à entreprendre à court et moyen termes. Il nous semble plus judicieux d’amender ou rejeter nos propositions plutôt que de faire une impasse sur elles ou de les éparpiller entre différentes autres rubriques.
8- La réforme constitutionnelle est un sujet qui devrait être abordé lors du dialogue national inclusif.
9- Nous aimerions connaitre la logique qui sous-tend la caducité de l’Accord en cas de démission du Premier ministre et de son Gouvernement. C’est précisément pour éviter ces aléas que l’engagement du président et sa signature ont été demandés.
Le FSD réaffirme sa disponibilité à poursuivre le dialogue pour un Accord politique assorti d’une feuille de route.
DACK/Icimali