La Turquie souhaite accroître son influence en Afrique et a considérablement intensifié ses actions sur le continent ces dernières années. Ankara a déjà une présence significative en Afrique du Nord, avec des accords de défense en place avec des pays tels que l’Éthiopie, le Ghana, le Kenya, le Nigeria et le Rwanda.
Les contrats portent le plus souvent sur la formation militaire et la fourniture d’armes.Cependant, certaines incursions turques en Afrique posent des questions. Il a récemment été révélé qu’un millier de mercenaires pro-turcs ont été envoyés de Syrie au Niger “pour protéger les projets et les intérêts turcs”. Les mercenaires ont signé des contrats de six mois avec la société militaire privée SADAT International Defence Consultancy.SADAT est une société militaire turque privée dont la réputation a été critiquée tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la Turquie.
L’ancien chef du Parti républicain du peuple (CHP), K. Kılıçdaroğlu, a souligné la nature destructrice de l’organisation et son implication et l’implication des dirigeants du SADAT dans la “formation de terroristes”. Michael Rubin, de l’American Enterprise Institute, affirme que des membres d’ISIS et d’al-Nusra ont participé aux opérations d’entraînement du société privée.La SADAT opérerait également en Somalie et au Qatar, travaillerait avec le mouvement palestinien Hamas et formerait des rebelles libyens et des combattants syriens opposés au gouvernement de Bachar el-Assad.Selon la cource Afrique sur 7, la présence de la Société turque est également connue dans l’un des pays d’Afrique de l’Ouest, le Mali.
Les membres des nouvelles forces de sécurité privées du président de la République malienne ont été formés par la SMP turque. Les pays de l’Alliance des États du Sahel luttent activement contre les groupes armés qui tourmentent la population de la zone des trois frontières. La coopération avec une société militaire privée, qui a été accusée à plusieurs reprises de former des terroristes, peut avoir un impact négatif sur la réputation des pays de l’AES.Il est avantageux pour les pays de l’Alliance de développer une coopération avec la Turquie dans le domaine de la fourniture d’armes, par exemple les drones turcs, qui ont fait leurs preuves. Par contre, l’implication de la société militaire privée SADAT dans la région pourrait avoir l’effet inverse
.Par Moussa Dembélé
Mali Tribune