Elles ne sont pas décorées. Elles n’ont pas non plus de trophées dans leurs palmarès. Ce sont des femmes ordinaires qui ont simplement fait le choix de se battre pour leurs familles. Elles sont femmes au foyer mais petit à petit, elles se sont construites. Elles sont nos mères, les femmes maliennes.
« Etant dans la soixantaine aujourd’hui, je vends du sable, du gravier, des roches… Tout ce dont on a besoin pour la construction d’une maison. J’y gagne pleinement ma vie. Mais il m’a fallu du temps et de la patience pour devenir ce que je suis aujourd’hui.
Tout a commencé quand mon mari s’est retrouvé en chômage technique, dans les années 90. J’étais vendeuse de jus à l’époque. Il fallait que je trouve un travail plus rentable qui puisse me permettre de prendre en charge ma famille. C’est alors que j’ai atterri par hasard dans la vente du sable. Au début, les recettes étaient maigres, puisque je n’avais aucune relation dans le domaine. Je peinais à avoir des marchés. J’ai galéré pendant des années mais je n’ai jamais abandonné. J’ai toujours mis en tête que je percerai dans le domaine. C’est dans cette perceptive que j’ai rencontré un entrepreneur qui est devenu mon partenaire au fil des ans. C’est lui qui a été l’élément déclencheur pour moi. Et depuis, j’ai commencé à évoluer. Aujourd’hui, je peux dire que je ne dépends de personne. Je suis parvenue à construire l’avenir de mes 4 enfants. J’ai même un camion benne à mon compte. Je suis même allée à la Mecque pour accomplir le 5ème pilier de l’islam. J’ai accompli tout ceci grâce à la sueur de mon front.
Pour moi, une femme engagée c’est celle qui n’abandonne jamais, celle qui, en plus d’être mère, femme au foyer, travaille pour ne compte à rendre à personne. Une femme engagée c’est celle qui est indépendante. De nos jours, je peux dire que ces genres de femmes sont nombreuses au Mali. Elles sont des centaines de femmes à vivre de leurs propres labeurs. Comme conseil, je dirais aux femmes de se perfectionner. Qu’elles s’épanouissent, peu importe le domaine même s’il s’agit des études. A celles qui veulent prospérer dans le secteur informel, je leur dirais de se choisir un domaine fixe car ce n’est pas en étant partagée entre plusieurs activités que tu prospères. Tous les métiers sont durs. Il faut toujours rester optimiste et ne jamais abandonner. »
Mama Diarra : « Il n’y a pas de sot métier… »
« Je suis promotrice dans une école maternelle appelée LA BONNE MERE. J’ai à mon compte sept autres femmes qui travaillent comme monitrices. Après mes études à l’Institut National des Arts (INA), je me suis retrouvée en chômage. Ma tante qui était à ce moment promotrice d’un jardin d’enfant, m’a fait appel pour travailler à son compte. Après son décès, je me suis dit pourquoi ne pas ouvrir mon propre jardin. Ainsi avec le peu de moyens que j’avais, j’ai louée un local pour commencer en 1996 avec le nom « LA BONNE MERE».
Au fil des ans, j’ai commencé à prospérer à grand mon désarroi, car le propriétaire du local voulait toujours plus d’augmentations. Alors j’ai me suis dit pourquoi ne pas construire mon propre local. Ainsi j’ai modifié ma maison en emménageant avec ma famille en haut pour consacrer le reste de la cour à mon jardin d’enfants qui me tient à cœur. Aujourd’hui, je peux dire que suis plus que satisfaite. Mon jardin déborde d’enfants. Chaque année l’établissement enregistre de nouveaux venus. Les parents me font confiance. La première génération que j’ai encadrée, les enfants de celle-ci sont aujourd’hui inscrits dans mon école. Je suis, en quelque sorte, devenue la grand-mère. Je n’exerce autre métier que celui-ci.
Une femme engagée pour moi, c’est une femme qui trouve un équilibre entre son statut de femme au foyer et sa vie professionnelle. Une femme engagée c’est une femme qui a l’amour de son travail, peu importe la nature. Une femme engagée, c’est également une femme qui s’occupe de l’éducation de ses enfants. Le rôle de femme au foyer ne doit pas être un obstacle à son épanouissement professionnel.
L’éducation scolaire a également sa part à jouer dans la vie d’une femme engagée. Par contre, ce n’est pas parce qu’une femme n’est pas allée à l’école qu’elle doit se croiser les bras. Il n’y a pas de saut m étier. Tant qu’on ne vole pas, il faut foncer, se battre pour gagner sa vie ! On peut être instruites et ne pas être engagée tout comme on peut être engagée et ne pas être instruite.
Alors chères femmes, ne soyez pas que des femmes au foyer. Que ce soit dans le secteur formel ou informel, il faut toujours se battre pour un avenir meilleur. On a toujours une raison qui nous motive. Sur ceux je souhaite bonne fête de 8 Mars à toutes les femmes. »
La femme malienne a dans ses germes le sens de famille et de responsabilité. Elles accomplissent parfois des devoirs que même les hommes ne peuvent pas. Certaines d’entre elles sont au fin fond de la brousse. Elles sont les premières à se lever et les dernières à se coucher. Elles sont des guerrières, des mères de famille mais pas que….
Hommage à toutes ces femmes engagées qui font le Mali peu importe la localité.
Soumba Diabaté (Stagiaire)
Source: Bamakonews