Après plusieurs jours d’affrontements, les jihadistes de l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda ont signé un accord de trêve avec des groupes rebelles soutenus par la Turquie leur permettant de prendre le contrôle total de la province d’Idleb.
En vertu d’un accord de trêve avec des factions rebelles, signé jeudi 10 janvier, les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS), l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, vont prendre le contrôle total de la province d’Idleb, ultime grand bastion insurgé du nord-ouest de la Syrie.
L’accord conclu, annoncé par les jihadistes sur leur site de propagande, met fin à plusieurs jours d’affrontements meurtriers entre les HTS et des rebelles, regroupés notamment au sein du Front national de libération (FNL), coalition appuyée par la Turquie.
Située dans le nord-ouest de la Syrie en guerre, la province d’Idleb ainsi que des pans des provinces voisines d’Alep, de Hama et de Lattaquié échappent toujours au contrôle du régime du président Bachar al-Assad et abritent une multitude de groupes rebelles et jihadistes.
Ces derniers jours, les jihadistes avaient lancé un assaut contre les factions rebelles, ayant fait plus de 130 morts, et pris le contrôle d’une cinquantaine de localités et villages, notamment dans l’ouest de la province d’Alep, un secteur tombé intégralement aux mains de HTS.
« Zone démilitarisée »
« Ce matin (jeudi), HTS et le FNL ont signé un accord mettant fin aux hostilités et établissant le contrôle du gouvernement du salut sur l’ensemble » d’Idleb, a annoncé Ebaa, le site de propagande de l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda. Ce « gouvernement de salut » est une administration locale instaurée par HTS.
D’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), basé en Grande-Bretagne et disposant d’un important réseau de sources en Syrie, l’accord de jeudi fait passer l’intégralité de la province d’Idleb sous le contrôle administratif de HTS.
D’autres groupes jihadistes comme Houras al-Din et le parti islamique de Turkestan (TIP) sont aussi présents dans la région d’Idleb, mais ce sont des alliés de HTS, a souligné le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Le 17 septembre 2018, Moscou et Ankara ont conclu un accord sur la création d’une « zone démilitarisée » dans la province d’Idleb et ses environs. Cette initiative prévoyait la mise en place d’une zone tampon pour séparer les secteurs insurgés des régions gouvernementales adjacentes et éviter ainsi une offensive d’envergure du régime syrien et de son allié russe.
Cet accord n’a toutefois été que partiellement respecté, les jihadistes refusant de se retirer de la zone de séparation.
Avec AFP