S’étant désolidarisés de la grève des 72 heures de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), le SYNTADE et le Syndicat National des Travailleurs des Douanes (SNTD) par la voix respectivement de Hassan Aboubacar Kanté et de l’Inspecteur Ascofaré Alassane ont dénoncé un combat inopportun qui ne se justifie pas. Selon ces deux sections syndicales, c’est pour couvrir la personne de Katilé.
L’UNTM est depuis mercredi 9 janvier 2019 en grève pour réclamer entre autres l’augmentation salariale et de l’âge à la retraite. Mais, cette grève est diversement appréciée par les différentes sections, dont certaines ne voient point l’opportunité comme cela a été le cas des sections SYNTADE et SNTD.
Lors d’une conférence du Syndicat National des Travailleurs des Douanes (SNTD) animées au CSTM, le samedi 5 janvier dernier, le Représentant de la section SYNTADE, Hassan Aboubacar Kanté, n’est pas allé par quatre chemins pour fustiger cette grève. Selon lui, ce n’est pas le moment d’aller en grève.
«C’est vrai l’augmentation des salaires, …, mais aller jusqu’en grève, je vois que c’est l’intérêt personnel qui est visé. Un syndicaliste ne rompt jamais le dialogue. Celui qui a appelé à aller en grève a appelé pour son intérêt personnel », a assené Kanté qui a invité ses camarades du SYNTADE à ne pas abandonner le service.
Pour Hassan Aboubacar Kanté, il s’agit de respecter la décision de la section « de ne pas suivre celui qui n’est pas légitime, celui qui n’est pas légal », à savoir Katilé qui « n’a pas respecté les textes de l’organisation de congrès », qui « a violé les textes qu’il a contribués à écrire lui-même ». Car, un syndicat, c’est le respect des textes, c’est la démocratie, c’est la liberté d’expression.
«Cette grève de l’UNTM, c’est pour couvrir personnellement la personne de Katilé», a martelé Hassan Aboubacar Kanté.
Du côté de son camarde du Syndicat National des Travailleurs des Douanes (SNTD), l’Inspecteur des Douanes Ascofaré Alassane dira que l’opportunité de la grève de l’Union Nationale de Travailleurs du Mali (UNTM) ne se justifie pas.
«Nous sommes dans l’insécurité, nous avons beaucoup de problèmes, ce n’est pas opportun que nous partions en grève. La pauvreté est là, le Malien n’arrive pas à avoir son pain quotidien», a explicité l’Inspecteur Alassane qui cherche à comprendre ce qui a réellement poussé Yacouba Katilé à amener les travailleurs à aller en grève, à ne pas attendre, après le dialogue social à l’issue pour le faire.
L’Inspecteur des Douanes maliennes a ajouté que la grève n’a pas sa raison d’être dans la mesure où c’est beaucoup de gens qui vivent de fruits des travailleurs. C’est un problème.
«Aller en grève, c’est mettre la charrue devant le bœuf », dira-t-il.
Il a conseillé qu’il fallait écouter la personne d’abord, ce qu’elle va dire, avant d’aller en grève si, toutefois, l’on n’est pas satisfait du dialogue social, attendue en ce mois de janvier 2019.
Cyril ADOHOUN
Source: L’Observatoire