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Les humeurs de Facoh : La France coupable

L’idée de la création d’un Etat touareg au nord du Mali ne date ni de François Hollande ni de Macron mais bien du général de Gaulle dans les années 1957-1958 avec le projet de créer un grand Etat dans le Sahara et le Sahel.

Mais si ce dernier recula face au refus de l’Algérie et du Soudan français dont d’importantes portions du territoire devaient servir de cadre géographique à cet Etat artificiel. Sottement Hollande, sous prétexte d’aider le Mali en y envoyant des troupes pour balayer son nord des narcoterroristes, crut devoir réaliser ce vieux rêve néocolonialiste en empêchant l’armée malienne de rentrer à Kidal en juillet 2012.

Sauf à considérer que les Almoravides (XIe siècle) étaient des Touaregs, ce qui, historiquement, est faux, on ne voit pas dans quelle histoire, les dirigeants français ont appris qu’un Etat touareg a existé dans le Sahara ou dans le Sahel.

Les dirigeants maliens de l’époque crurent naïvement en la sincérité du président français en raison de son appartenance à un parti de gauche, le PS, notamment et de ses déclarations démagogiques clamant que l’intégrité territoriale du Mali serait sauvegardée vaille que vaille dans la crise du Sahel.

S’inspirant mal de l’expérience britannique de la création de l’Etat d’Israël en 1947, elle fit comme le monde n’avait pas bougé depuis et qu’il y avait encore des peuples majeurs et d’autres mineurs. La gauche française au pouvoir à travers François Hollande fit pire que la droite gaulliste de 1960 à ce jour.

La déclaration récente du ministre français de la Défense, prédisant que le Mali serait divisé en deux dans les semaines à venir ne doit pas être prise à la légère par la Transition. L’évolution actuelle de la situation militaire sur le terrain montre clairement que la France et la Minusma faisaient la guerre pour le profit de la CMA qui ne représente d’ailleurs  qu’une composante minoritaire de la société touareg.

La France actuelle ressemble à un vieux serpent de mer qui sous une forme ou une autre peut resurgir à tout moment en agitant de vieux parchemins oubliés dans les tiroirs pour justifier ceci ou cela.

Au grand déplaisir de Montesquieu et de Voltaire, elle se comporte comme une petite nation n’ayant aucune expérience de colonisation. Elle oublie que la Conférence de Berlin de 1885 sous l’égide de Bismarck ne se refera plus jamais.

Facoh Donki Diarra

Ecrivain

Mali Tribune

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