La démocratie, en abandonnant la définition primaire d’Abraham Lincoln, à savoir le gouvernement du peuple pour le peuple, pour celle d’Alexis de Tocqueville, le gouvernement pour le progrès économique et social au service du peuple, fut un échec proche du chaos au Mali.
A preuve les nombreux coups d’Etat qui l’ont accompagnée et dont le pays aurait pu faire l’économie et qui démontrent à souhait la boulimie économique et financière qu’a démontrée la classe politique qui oublia vite le peuple pour le volume de son portefeuille personnel.
Si l’on met de côté le règne pacifique d’Alpha Oumar Konaré (1992-2002), qui fut celui du peuple Adéma tout entier et de ses alliés de la veille et du lendemain, le pouvoir de tous ses successeurs finit par un putsch militaire pour diverses raisons qu’on peut résumer par la mauvaise gouvernance économique, politique et administrative.
Il est vrai que l’Adéma, parti majoritaire à l’époque, a su arrondir les angles durant son mandat en respectant dans la forme et le fond les règles du jeu démocratique. Le paysage environnemental actuel de Bamako, gros village auparavant, de même que les grands chantiers visant le développement économique du pays, sont à mettre au tableau de chasse des bâtisseurs de cette époque.
Par la suite, la démocratie malienne montrée à cette époque comme un modèle, ne fut plus que de façade avec seulement l’organisation régulière des consultations électorales qui permirent à des opportunistes de s’enrichir indument et de créer des radios libres ouvertes à des charlatans pour dire du n’importe quoi et de vendre leur salade.
La fête au village tourna cependant au cauchemar, lorsqu’ATT accéda au pouvoir en 2002 sur la base des propositions verbales d’un mouvement dit citoyen plus imaginaire que réel et qui devint par la suite un programme de gouvernement sous le nom de consensus. Chacun à son tour, plus qu’à son devoir alla à ce festin de tous les dangers pour la démocratie au risque de se faire désavouer par la base au moins pour les chefs des partis politiques.
La bonne allure continua jusqu’en 2011-2012 où les mouvements rebelles du nord, encouragés par la France au nom du peuple bleu du désert dominé par des négroïdes du sud, prirent les armes et s’attaquèrent à l’Etat du Mali qui ne résista que quelques mois avant d’emprunter son chemin de croix pire que le « Chemin d’Europe » de Ferdinand Oyono.
La suite de l’affaire est plus lugubre suite à l’élection d’IBK en 2013 à propos de laquelle certains communicateurs n’hésitèrent pas à parler de dépouille des dieux pour décrire la déconfiture du mouvement démocratique.
Mais la canne qui permit à Soundiata Kéita de marcher, le sabre de guerre de Monzon Diarra de Ségou qui créa un empire pareil à celui de Napoléon Bonaparte à la même époque, ne permirent pas à ce pays de s’écrouler comme un château de sable dans l’adversité dictée par les puissances néocolonialistes occidentales.
La France éternelle de De Gaulle, le Mali immortel venu du fond des âges de Bazoumana Sissoko !!!
Facoh Donki Diarra
(écrivain)
Source: Mali Tribune