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Les grands chantiers ouverts de la transition Choguel donnerait-il raison à Tiébilé Dramé ?

En cette période de transition, où le temps manque le moins, contrairement à la mère de la nouvelle mariée qui est plutôt préoccupée par autre chose que du déplumage de poulets, le Premier ministre, Choguel Kokalla Maiga, lui, s’adonne à des activités de second voire de troisième ordre. Et pourtant de grands chantiers devant clôturer la transition, dans moins de 9 mois, l’attendent. A moins qu’il ne prolonge le délai inscrit dans la Charte et convenu avec la communauté internationale.

D’où de soupçons de la part du « Bélier en chef », Tiébilé Dramé, l’homme qui est censé le connaitre le mieux, pour avoir cheminer et animer ensemble l’opposition politique, dans un passé récent avant que les divergences d’intérêts ne les opposent.

Les visites effectuées chez les anciens Premiers ministres aux heures de travail, dont la plupart sont à la retraite, et le lancement de l’opération spéciale d’évacuation des dépôts ordures ménagères dans le District de Bamako et Kati ont fait dire à bon nombre observateurs que l’actuel locateur de la Cité administrative aurait un autre agenda différent de celui de la transition devant prendre fin à l’issue de la présidentielle, prévue pour le 27 février 2022.

Et pour cause, celui qui se propose d’organiser des Assises nationales pour la fondation (ANR) ; conduire les réformes politiques et institutionnelles ; créer un Organe unique de gestion des élections ; et tenir des élections générales crédibles et transparentes, le tout dans le délai imparti, a plus que faire que d’aller chez ces prédécesseurs pour leur dire « Me voici, moi aussi, je suis devenu Premier ministre ».

Ces visites, que certains qualifient d’inutiles et de perte de temps, sont tous, sauf demander conseils et bénédictions. Car comme le dit cet adage bambara « l’ancien chef de village ne souhaite jamais le bonheur de ce village ».

Pis, ces anciens PM n’ont rien à l’apprendre. Le contexte qui a prévalu à sa nomination et la feuille de route à lui instruite par le chef de l’Etat doivent être sa seule et unique boussole pour conduire à bon port la mission a lui confiée.

Par ailleurs, en prenant l’engagement solennel de créer un Organe unique de gestion des élections et de promettre publiquement « aucun expert étranger n’écrira la nouvelle constitution ». Mais « seuls des experts maliens travailleront sur le nouveau projet de révision constitutionnelle », Choguel doit avoir assez de salive (temps) pour mouiller et avaler (concrétiser) tout ce couscous (promesses) mis dans sa bouche (devant le peuple).

Pour beaucoup d’observateurs, cette annonce est une façon dévoilée de chahuter son prédécesseur, Moctar Ouane, qui avait, non seulement dégagé la possibilité de créer un Organe unique de gestion des élections, mais également commis la Fondation Tony Blair pour élaborer la nouvelle Constitution. Une initiative décriée à l’époque par bon nombre de Maliens.

Des voix non les moindres commencent à se lever pour dénoncer « l’impossibilité absolue » de créer un Organe unique de gestion des élections en si peu de temps. Il en est de même pour l’organisation des ANR et la conduite des réformes politiques et institutionnelles dans ce contexte marqué par les crises sécuritaire, sanitaire et sociopolitique.

En effet, l’ancien Premier ministre Soumana Sako, l’ex-fonctionnaire international, Cheick Sidi Diarra, non moins président de la Commission d’organisation du DNI (Dialogue national inclusif) et le célèbre constitutionnaliste Bréhima Fomba, ont vigoureusement réagi :

Cheick Sidi Diarra s’interroge sur la nécessité d’organiser des ANR qui reviendrait exactement à ce que le DNI a déjà réalisé en 2019. Et prévient que la tenue de nouvelles assises nécessitera au moins 6 mois pour sillonner toutes les communes. Ce qui serait difficile à réaliser pendant le reste de 9 mois de la transition.

Bréhima Fomba lui a été on ne peut plus clair : « la vérité est que ni les conditions juridiques, encore moins les conditions politiques, ne sont réunies pour s’engager dans une telle aventure. L’article 118 de la Constitution précise bien que l’initiative de la révision appartient concurremment au Président de la République et aux députés. Or, jusqu’à ce jour, nous n’avons ni députés, ni Président de République. Formellement, aucune révision constitutionnelle n’est possible dans le contexte institutionnel actuel de la Charte de la Transition »

Quant à l’ancien Premier ministre de la transition de 1991, il a attiré l’attention du nouveau locateur de la Primature sur deux lignes rouges à ne pas franchir : l’application de l’accord antinational d’Alger et le projet de révision de la Constitution malienne du 25 février 1992.

Sans oublier la menace de l’UNTM d’aller à une nouvelle grève illimitée à laquelle s’ajoute le préavis de grève de 30 jours des surveillants de prison allant du mardi 29 juin au mercredi 28 juillet 2021 inclus, reconductible le lundi 9 août au mardi 7 septembre prochain, si leur seule et principale revendication, à savoir « l’application immédiate du protocole d’accord signé entre le gouvernement et la synergie des sections syndicales des surveillants de prison en date du 11 décembre 2020 », n’est pas satisfaite par le gouvernement. Lire la suite sur aumali…

 

CAMARA

Source: l’indicateur du renouveau

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