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Les Etats-Unis suspendus aux conclusions de l’enquête russe, enfin bouclée

Le procureur spécial Robert Mueller a remis vendredi son rapport d’enquête très attendu sur les soupçons de collusion entre Moscou et l’équipe de campagne de Donald Trump à la présidentielle 2016, un document crucial pour l’avenir politique du président américain.

 

Le ministre américain de la Justice, Bill Barr, unique destinataire de ce dossier d’investigation, pourrait dès ce week-end en révéler la substance en transmettant les « principales conclusions » aux membres des commissions judiciaires du Congrès.

L’annonce de la fin de l’enquête tentaculaire a mis Washington en ébullition.

Les Américains sont divisés entre ceux qui considèrent le procureur Mueller comme un agent en mission commandée pour le compte des démocrates et ceux qui le voient comme un chevalier blanc susceptible de provoquer la destitution de l’impétueux président Trump.

Au terme de près de deux ans d’investigations, qui ont fait tomber plusieurs proches de l’ex-magnat de l’immobilier et ont fortement éprouvé les nerfs du locataire de la Maison Blanche, le procureur Mueller ne recommande pas de nouvelles inculpations, ont assuré vendredi soir des médias américains en se fondant sur des fuites émanant des services de l’ »Attorney general » Bill Barr.

La mission de M. Mueller s’achèvera « dans les prochains jours », a sobrement indiqué son porte-parole, Peter Carr.

– Les démocrates veulent la transparence –

La Maison Blanche a de son côté indiqué ne pas « avoir reçu le rapport du procureur spécial » et n’a pas non plus « été informée de son contenu », a indiqué sa porte-parole. M. Mueller, un ancien chef du FBI âgé de 74 ans, a conservé une discrétion absolue ces 20 derniers mois.

« Les prochaines étapes sont du ressort du ministre de la Justice (Bill) Barr et nous avons hâte que le processus suive son cours », a ajouté la porte-parole de l’exécutif américain, Sarah Sanders.

Les chefs démocrates du Congrès ont exigé la publication du rapport Mueller, sans que M. Trump en ait la primeur.

« Il est impératif que M. Barr rende public le rapport complet et fournisse les documents qui le soutiennent ainsi que ses conclusions au Congrès », ont déclaré dans un communiqué la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, et le chef de file de la minorité au Sénat, Chuck Schumer.

M. Barr « ne doit pas donner au président Trump, ses avocats ou son équipe tout +aperçu+ des conclusions ou des preuves du procureur spécial Mueller », ont-ils réclamé, et la Maison Blanche « ne doit pas être autorisée à interférer dans les décisions portant sur quelles parties » du rapport doivent être rendues publiques, ont-ils ajouté.

Cette enquête touche à « des questions qui portent sur l’intégrité de notre démocratie (…) Le peuple américain a le droit à la vérité », ont-ils martelé.

De nombreux candidats démocrates à l’élection présidentielle de 2020 ont également réclamé la publication du rapport.

« Comme l’a dit Donald Trump, +sortez le+ », a tweeté Bernie Sanders. « J’appelle l’administration Trump à rendre public le rapport Mueller complet le plus rapidement possible. Personne, y compris le président, n’est au-dessus de la loi ».

– Manafort et Cohen –

« Communiquez le rapport Mueller à tous les Américains. Maintenant », a exhorté pour sa part la sénatrice Elizabeth Warren, relayant une pétition en ligne en ce sens.

« Ce rapport devrait être rendu public immédiatement », a abondé le sénateur Cory Booker.

Même si Robert Mueller n’apporte pas de preuves d’entente entre Moscou et l’équipe de campagne de Donald Trump, les observateurs pensent qu’il pourrait accuser le milliardaire républicain d’avoir tenté d’entraver l’enquête, en raison des pressions verbales qu’il a exercées sur l’ancien ministre de la Justice Jeff Sessions et son adjoint Rod Rosenstein, ou encore en limogeant le chef du FBI James Comey en mai 2017.

M. Trump lui-même a semblé vendredi, dans un entretien sur la chaîne Fox News, s’attendre à être accusé d’entrave à la justice.

Le président ne cesse de répéter qu’il n’y a pas eu « collusion » et dénonce depuis deux ans une « chasse aux sorcières ».

Ancien patron du FBI sous les présidents George W. Bush (républicain) et Barack Obama (démocrate), Robert Mueller a été nommé en mai 2017 comme « procureur spécial » par le ministère de la Justice afin de garantir l’indépendance des investigations sur ce dossier ultrasensible.

Son enquête a notamment causé la déchéance judiciaire de l’ex-chef de campagne de Donald Trump, Paul Manafort, ou encore de l’ex-avocat personnel de M. Trump, Michael Cohen, tous deux condamnés à la prison pour des malversations diverses et des déclarations mensongères.

Journal du mali

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