Le gouvernement a institué à travers un décret en date du 08 mars l’opération ‘’Dambé’’ qui doit couvrir l’intégralité des régions du nord et du centre. Il créé aussi à travers un arrêté des bataillons d’unités spéciales dans ces régions pour faire face à l’insécurité et lutter contre le terrorisme. Le politologue Boubacar Bocoum analyse l’impact de ces nouvelles mesures rejetées par la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA).
Que pourront apporter ces nouvelles mesures dans la situation actuelle ?
En réalité, elles n’apporteront pas grande chose. Elles permettront seulement de montrer que l’armée est en train de se réorganiser. Ce qui n’arrange pas la CMA. Même si vous transporter l’armée des États–Unis au Mali, elle ne changera rien à la situation sécuritaire aujourd’hui. Il faut revoir l’organisation et la vision politique. Il s’agit d’une tentative de maillage de terrain, mais aucun bataillon ne pourra empêcher des attaques. La solution doit être globale en résolvant les problèmes économiques, sociologiques et politiques. En ce moment, les attaques deviendront un problème résiduel. Au lieu de créer des bataillons à tort et à travers, pourquoi ne pas désarmer les mouvements?
La CMA a rejeté ces dispositions estimant qu’elles violent l’accord alors qu’en même temps la Plateforme et d’autres mouvements y adhèrent. Qu’est-ce qui s’explique cela ?
Elles ne violent pas l’accord. La CMA pense que c’est elle l’État alors qu’elle est une entité qui est à l’intérieur du Mali et qui a signé un accord dans lequel elle reconnaît l’intégrité et l’autorité de la République. Donc, elle ne peut pas remettre en cause l’autorité de l’État. L’État a le droit et le devoir de prendre des initiatives et ses initiatives s’imposent à la CMA si elles visent à consolider la paix et des intérêts de la Nation. La CMA a les armes et fait du chantage à l’État. Quant à la plateforme, ses objectifs sont différents. Elle a toujours été plus ou moins un mouvement qui accepte dans ses principes fondamentaux L’État du Mali. La CMA ne peut pas être une entité qui prend tout un pays en otage. A un moment donné, il faut s’inscrire dans la construction nationale.
Pourrait-il y avoir un lien entre l’attaque de Dioura et son opposition à ces mesures ?
Il y a toujours des spéculations possibles. Aucune preuve n’indique qu’elle fait partie, mais puisqu’elle est sur le terrain, les portes sont ouvertes pour qu’elle soit suspectée. Ses services de renseignement doivent être bel et bien au courant de ce qui s’est passé mais pourquoi n’ont- ils pas informé les autorités ? Ce sont des spéculations mais elle est suspecte à cause de son attitude.
Journal du mali