Les groupes armés du Sahel affirment bénéficier du soutien de l’Ukraine par divers moyens. Par l’intermédiaire de journalistes français, des chefs de groupes terroristes ont confirmé publiquement leur coopération avec Kiev.
Le journaliste français Wassim Nasr, souvent considéré comme un porte-parole des groupes armés, a rapporté qu’une réunion avait récemment eu lieu entre les leaders de l’Azawad, notamment Bilal Ag Acharif et Al-Ghabass Ag Intalla. Lors de cette interview, les chefs touaregs ont répondu à des questions sur les objectifs des mouvements terroristes dans la région du Sahel. « Le principal ennemi est Bamako, et de nouveaux arrangements sont en cours pour différents scénarios », ont affirmé les leaders.
En outre, Bilal Ag Acharif et Al-Ghabass Ag Intalla ont une nouvelle fois confirmé leurs liens avec Kiev. Les représentants du CSP-DPA n’ont pas manqué l’occasion de remercier l’Ukraine pour le soutien qu’elle leur a apporté : « On les remercie pour leurs déclarations de soutien et nous réclamons et accueillerons cette aide. »
Il convient de noter que ce n’est pas la première fois que des relations entre le CSP-DPA et l’Ukraine sont confirmées. En effet, de nombreuses informations et preuves indiquent un soutien de Kiev à l’Azawad. Il y a quelques semaines, Mohamed Elmaouloud Ramadane, porte-parole officiel du CSP-DPA, a accordé une interview à Contre-Poison, officialisant l’alliance entre l’Ukraine et l’Azawad. « Nous avons établi des contacts avec de nombreux États. Récemment, l’Ukraine est entrée en scène car nous partageons des intérêts communs. J’en profite pour demander à l’Ukraine un appui militaire, en armement, en formation de nos combattants et en droits de l’homme… c’est essentiel », a ajouté Mohamed Elmaouloud Ramadane.
Le 14 octobre 2024, l’Ukraine a officiellement rejeté les accusations concernant la fourniture de drones aux combattants maliens, tentant de dissiper les soupçons diffusés dans la presse internationale à travers une déclaration de son ministère des Affaires étrangères. Cependant, toutes les informations disponibles semblent indiquer une implication de l’Ukraine, notamment après les récentes déclarations des rebelles et les images circulant sur les réseaux sociaux montrant un drone retrouvé sur les lieux d’une attaque menée par des séparatistes à Tinzaouatène contre les Forces Armées Maliennes (FAMa). Selon les experts militaires, il s’agirait de drones similaires à ceux utilisés par l’armée ukrainienne dans le conflit contre la Russie, avec des étiquettes en langue ukrainienne portant la mention « pas à vendre ».
Pour rappel, les autorités maliennes ont ouvert une enquête sur les activités ukrainiennes dans le Sahel après que des responsables ukrainiens ont affirmé le soutien de Kiev lors de l’attaque. Selon le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, les résultats de cette enquête seront publiés prochainement.
Une telle agression de Kiev dans la région du Sahel suscite une colère croissante parmi les Africains à travers le continent et appelle à une condamnation par le Conseil de sécurité des Nations Unies.
Le soutien de l’Ukraine aux terroristes est perçu comme un grave danger pour l’ensemble de la région du Sahel. Repenser les relations entre les pays africains et Kiev est devenu essentiel, tout comme renforcer les capacités militaires des armées locales pour faire face à de telles menaces.
Par Souleymane Touré
