Le moment tant attendu pour Aba est venu. Celui de voir son amour, sa dulcinée Dika. Ce sentiment aveugle que Aba éprouve pour Dika va au-delà de l’imaginaire. C’est vrai qu’un adage dit qu’on aime qu’une fois et Aba croyait aveuglement à cette pensée et se disait que c’est surement Dika sa chance et que son avenir se trouva avec cette fille.
Les jours passent mais ne se ressemblent pas. On a l’impression des jours que le monde entier est contre toi. C’est des moments où rien ne te réussi, tout ce que tu entreprend est voué à l’échec. Parfois c’est le contraire, tout est bon, tout ce que tu planifies passe avec une réussite que tu te dis que tu es un enfant béni. Tel semble être le cas de Aba ce dernier temps, car en planifiant de retourner avant l’arrivée de Dika, rien n’était gagné d’avance car il ne savait pas que son plan allait réussir. Mais c’est tellement fait avec une facilité que Aba n’en croyait pas.
Le jour de l’arrivée de Dika, comme précédemment annoncé, Aba était parti à la fac comme prétexte qu’il va s’exercer pour préparer l’examen, leur soit disant session alors que les résultats n’étaient même pas sortis.
Aba était parti ce jour chez un de ses amis qui gérait une cabine téléphonique, pas loin de chez les Haya. Vous souvenez vous de Haya ? C’est la belle bachelière teint clair qui était folle amoureuse de Aba et qui avait adressé une lettre à Aba avant de partir dans son village. Avec son ami Macalou, Aba causa pendant longtemps. Ils causèrent de tout et de rien. C’est aussi là bas que Aba a appris que Haya est venue de leur village aussi, le même jour, car selon Macalou, il a vu Haya passer dans un taxi. Aba commença à avoir des soucis, car il fallait s’attendre à des visites de Haya alors que Dika aussi est là pour les vacances. Avec son ami, l’idée est venue à Aba d’appeler Dika afin d’avoir sa position, mais plusieurs fois, il composa le numéro mais par finir, il ne l’appela pas. Il en a profité d’ailleurs pour parler de Dika à Macalou.
Aba ne rentra à la maison que le petit soir. Il n’avait pas la confirmation que Dika était venue et il n’a pas eu le courage d’en demander à qui se soit. Il ne part pas au grin le soir, pour des raisons que Aba seul connait.
Aba était pressé que la nuit arrive afin de se rendre au grin. D’habitude, il attendait le diner avant de se rendre même si les lieux ne sont pas loin les uns les autres. Mais cette nuit était particulière car il s’agissait de revoir sa dulcinée. Celle qui fait battre son cœur et qui lui a poussé à mentir à ses parents.
La nuit, Aba fut le premier à pointer son nez au grin ; Sans manger, d’ailleurs il n’en demanda même pas. Il a trouvé que le cousin à Dika, Moussa n’était même pas sorti mais Aba demanda à un des petits cousions de Dika de l’emporter une chaise. Il s’assoit ainsi confortablement sur cette chaise. Quelques minutes après, c’est le cousin Moussa qui sort avec ses théières.
Après les salamalecs ordinaires, Moussa était seul avec Aba et ils causèrent pendant une trentaine de minutes. Aussitôt Moussa commença à parler de Haya. D’habitude, Moussa ne parle de Haya que si cette dernière venait au grin ou s’il la voyait quelque part. Mais ce soir, Moussa s’est mis à parler « Tu sais Aba, à ta place, je sortirai avec Haya. Tu sais elle est belle, très belle même. Je me demande comment tu es en train de laisser t’échapper cette belle nana qui ne laisse personne indifférent. Tu sais Aba, si je trouve une du genre Haya, je ne draguerai plus et d’ailleurs, je la proposerais le mariage. Dis moi, pourquoi tu ne l’aimes pas ? ». Aba l’interrompt dans ses propos « je ne t’ai jamais dit que je ne l’aime pas. En plus je pense qu’on va te le donner comme tu l’apprécie autant »
Aba était physiquement présent mais il avait la tête ailleurs. Aba ne pensait qu’à une seule chose, celle de savoir si sa dulcinée est venue. Aba changea de débat avec Moussa avec d’autres thèmes. Mais, à part le football, les histoires de fétiches, Moussa n’avait aucune maitrise d’autres thèmes abordés dans le grin.
Moussa est un sortant d’une école professionnelle, et pour qui connait les écoles professionnelles au Mali, le niveau est plus que bas. Ils sont peu à avoir le niveau requis au sein des écoles professionnelles. Beaucoup vont d’ailleurs dans les lycées et quand ils n’arrivent pas à faire du progrès ou renvoyés, ils partent s’inscrire dans une école professionnelle.
Dans les écoles professionnelles, c’est le nid de la magouille, le laisser aller est le quotidien et les promoteurs sont rois. C’est dans certaines écoles professionnelles qu’on retrouve des enseignants qui sortent avec plusieurs étudiantes à la fois ; certains enseignants changent d’étudiantes comme ils changent de chemise. Les notes sexuellement transmissibles sont monnaies courantes, à cela ajoute la médiocrité de certains étudiants.
Avec cet état de fait dans les écoles, on ne peut s’attendre qu’à de tels résultats.
Plus d’une heure de discussion avec Moussa et plus d’une heure de longue attente de Dika. Aba a fini par penser que Dika n’est pas venu car, non seulement elle ne sort pas mais aussi Moussa le cousin n’a pas fait cas également de sa venue.
Quelques minutes après Aba aperçoit une fille sortant de la maison, une chaise en main se dirigeant vers là où les gens sont assis. Avec une démarche ressembla à celle de Dika, Aba se frotta les yeux pour s’assurer que c’est bien Dika. Elle portait un jean noir comme elle aimait les jeans, avec un body de couleur qui tend vers le gris. Aba ne la quitta ses yeux Elle s’approcha petit à petit du grin. Plus elle s’approchait, plus le cœur de Aba battait. Finalement il y’avait aucun doute, c’était bien la duchesse de Aba, la belle Dika était belle et bien présente, et sa belle voix confirmait cela. « Bonsoir tout le monde et elle sera la main de Aba ». Aba garda son sang froid et répond tranquillement. A suivre…
source : La Sirène