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“Les aides militaires ont vocation à se terminer”

Le ministre malien des Affaires étrangères, s’il s’est dit reconnaissant pour l’action de la France, a laissé entendre que ce type de soutien n’est pas éternel.

Le président français Emmanuel Macron est attendu à Bamako lundi prochain, le 20 décembre. Au cours de son bref séjour dans la capitale malienne, il s’entretiendra, pour la toute première fois avec le président de la transition, le colonel Assimi Goïta.

Le tête-à-tête entre les deux dirigeants aura lieu dans un contexte de forte tension entre la France et le Mali.


Quelques officiels maliens, réceptionnant, à l’aéroport de Bamako, des équipements militaires russe, en septembre 2021

Interrogé par la DW, le ministre malien des Affaires étrangères a reconnu que les relations avec Paris sont difficiles ces derniers temps et que même si la France demeure un partenaire de longue date, il estime que les aides militaires ont vocation à se terminer.

“Nous reconnaissons les sacrifices des soldats francais ou autres qui sont tombés pour nous aider mais il faut être conscient que les aides extérieures ont vocation à se terminer, pour une raison ou pour une autre”, a-t-il expliqué.

Nous travaillons dans beaucoup de secteurs avec la France. Et nous souhaitons que le dialogue puisse se poursuivre dans un esprit constructif et de sincérité”.

Relation avec Wagner

Répondant à la question relative aux velléités supposées ou réelles du gouvernement malien de signer un contrat avec le groupe paramilitaire privé  russe Wagner, le ministre des Affaires étrangères a fait cette mise au point : “le gouvernement du Mali n’a signé aucun contrat avec cette société de sécurité privée. Aucun acte n’a été posé”.

Abdoulaye Diop reconnait toutefois que “la relation entre le Mali et la Russie est une relation d’Etat à Etat. Le Mali compte plutôt sur ses forces de défense et de sécurité qui doivent être formées et équipées.”

Départ de Barkhane


Des soldats français, de l’opération Barkhane quittant leur base à Gao, en juin 2021

Près de neuf ans après leur déploiement, les militaires français de l’opération Barkhane ont quitté leur base avancée de Tombouctou, dans l’extrême-nord du pays, le 14 décembre 2021.

Le départ de l’armée française de Tombouctou, après Kidal et Tessalit, est un symbole. C’est dans cette ville que l’ancien président français, François Hollande, a officialisé l’intervention militaire française qui a permis de déloger les djihadistes de la région.

La base de Tombouctou a été restituée à l’armée malienne dans un contexte marqué par la multiplication des attaques djihadistes.

“La préoccupation du Mali, c’est d’assurer sa propre sécurité”, assure le ministre. A la question de savoir, si le départ des militaires français de Tombouctou ne va pas créer un vide sécuritaire, il affirme que son “gouvernement a été le premier à craindre un vide sécuritaire, avec le départ de Barkhane de Tombouctouet surtout à souhaiter qu’il se fasse de manière graduelle, afin de ne pas perdre les gains qui ont été engrangés”.

“Quoi qu’il en soit”, poursuit, Abdoulaye Diop, “l’Etat malien occupe le terrain et tout sera mis en œuvre pour assurer la protection desbiens et des personnes”

Menace de sanctions de la Cédéao

“Les chefs d’Etat, après de longs échanges, ont décidé de maintenir la date du 27 février 2022 pour l’organisation des élections au Mali. Ils ont décidé de l’entrée en vigueur de sanctions additionnelles en janvier 2022 si les autorités n’honorent pas leur engagement initial de tenir à cette date des élections censées ramener les civils au pouvoir”, a déclaré devant la presse, le président de la commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou, à l’issue du sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest d’Abuja.

Écouter l’audio09:19

“Le dialogue se poursuit avec la Cédéao” (Abdoulaye Diop)

“Nous continuons le dialogue avec nos partenaires de la Cédéao et avons pris note des conclusions du dernier sommet. Le président de la transition, Assimi Goïta a déjà saisi la Cédéao, pour expliquer la difficulté de tenir ce délai, à cause des facteurs qui sont objectifs”. “Mais, nous travaillons pour présenter un chronogramme des électionset une nouvelle feuille de route de la transition”, a soutenu le chef de la diplomatie malienne.

Au cours de l’interview qu’il a accordée à la DW, à près de deux mois de la fin théorique de la transition en cours, Abdoulaye Diop a également réagi aux différentes arrestations d’opposants politiques.

Mais il est resté très prudent sur ce point, refusant de se prononcer sur un possible durcissement de la junte au pouvoir et préférant ne pas commenter des affaires qui sont entre les mains de la justice.

Pour écouter l’interview, cliquez sur la photo (ci-dessus).

Source: DW

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