De violents combats ont opposé samedi un détachement de l’armée à des groupes armés à Kidal, à l’occasion de la visite du Premier ministre Moussa Mara. Des affrontements qui se sont soldés par un bilan lourd de 36 morts et 30 fonctionnaires civils pris en otage par les groupes armés qui voulaient empêcher le chef du gouvernement d’effectuer une mission de mobilisation de l’administration au service des habitants dans la capitale de la 8è région administrative.
Ces violences ont suscité l’émotion jusqu’au delà de nos frontières. La France qui intervient dans notre pays dans le cadre de la lutte contre le terrorisme depuis janvier 2013, a réclamé lundi « la libération immédiate » de la trentaine d’otages détenus par des groupes armés au siège du gouvernorat de Kidal. Lors d’un entretien téléphonique avec le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, le chef de l’Etat français a condamné les « violences inacceptables » et fait part de la « solidarité de la France suite à l’assassinat de plusieurs représentants de l’Etat malien à Kidal ». François Hollande a demandé que « toute la vérité soit faite sur ces meurtres et sur les violences inacceptables commises en marge de la visite du Premier ministre malien à Kidal ».
Pour sa part, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Romain Nadal, a indiqué que « rien ne saurait justifier de tels actes, alors que tous les efforts doivent tendre au dialogue et à la réconciliation ». Réclamant également la libération « immédiate et sans condition » des otages, le porte-parole du Quai d’Orsay juge essentiel que toute la lumière soit faite sur les crimes commis à l’encontre des civils et des représentants du gouvernement malien et que les responsables soient identifiés et traduits devant la justice. « Nous demandons que les groupes armés libèrent immédiatement et sans condition les personnes détenues comme otages et restituent le gouvernorat de Kidal », a-t-il souligné. Romain Nadal a aussi assuré que « les forces françaises présentes au Mali ont apporté leur aide à la mission des Nations unies (Minusma) pour sécuriser le déplacement du Premier ministre malien », soulignant que la France est « attachée à la souveraineté du Mali ».
De son côté, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) s’est dite préoccupée par « la détérioration grave de la situation politico-sécuritaire » au Mali, en condamnant « les actes de violences à Kidal ». Condamnation également de l’Union africaine (UA), qui a appelé « les parties à faire preuve de la plus grande retenue ».
Les Etats-Unis ont appelé dès dimanche soir à la libération « immédiate » des otages. « Nous exhortons toutes les parties en présence à s’abstenir de violence et de tout acte mettant en péril des civils », a ajouté le département d’Etat.
Le chef de la mission de l’ONU au Mali (Minusma) a annoncé dimanche « l’assassinat de deux civils et six officiels maliens à Kidal ». « Le représentant spécial du Secrétaire général et chef de la Minusma, Albert Koenders, condamne de la manière la plus ferme l’assassinat de deux civils et six officiels maliens au gouvernorat de Kidal », écrit la Minusma dans un communiqué.
L’Union Européenne aussi a réagi par la voix de son porte-parole pour condamner « les violences survenues à Kidal, en violation du cessez-le-feu et des autres dispositions de l’accord préliminaire de paix du 18 juin 2013 ». En réitérant son attachement « à l’unité, à l’intégrité territoriale et à la souveraineté nationale du Mali », l’Union Européenne dénonce également « l’occupation par la force de bâtiments administratifs et la prise en otage de leur personnel, et exige(ons) la libération immédiate et inconditionnelle de tous ces otages ». L’Europe se dit prête « à faciliter avec d’autres partenaires internationaux, dont les Nations Unies, le lancement immédiat du processus de paix. »
SOURCE:L’Essor