Au Mali, avec 60 heures de travail par semaine, certains employés des hôtels, des bars-restaurants, des alimentations et autres entreprises commerciales chinoises et libanaises ne perçoivent que 30 milles francs CFA par mois. Pour certains employés, c’est la cumulation de mois sans salaire.
Travailler dans les hôtels, les bars-restaurants, les alimentations et autres entreprises commerciales des chinois et libanais au Mali, est devenu un véritable enfer. Les employés souffrent de bassesse de salaire, de manque de paiement, du non-respect de durée de travail et de manque de considération.
Monsieur Diane a travaillé dans une alimentation libanaise pendant près de trois ans avant de rejoindre une société de gardiennage dans laquelle il évolue aujourd’hui. Il témoigne : « C’est vrai, même aujourd’hui, les choses ne sont pas assez aisées. Mais par rapport à l’alimentation où j’ai travaillé, y a eu vraiment une grande différence. Dans cette alimentation, j’arrivais à peine à assurer mes frais de carburants et je continuais à y travailler parce que je ne pouvais pas rester en famille sans rien faire. Mais, honnêtement je ne gagnais rien. Je mangeais en famille et la plus part de mes besoins étaient assurés par l’une de mes grandes sœurs qui vit à l’extérieur».
Tout comme Diane, monsieur O. Dembélé est serveur dans un bar-restaurant à Bamako. C’est une entreprise chinoise qui l’emploi depuis un an. Pour monsieur Dembélé il est de la faute de l’Etat si les jeunes maliens ne sont pas bien traités dans leur propre pays. « Je suis ici depuis 2016. Il vous serait difficile de croire que je suis payés à 30 000 francs FCA par mois pour près de 60 heures de travail par semaine. Pour moi, c’est la faute à notre Etat, si les jeunes maliens sont maltraités au Mali » a déploré-t-il.
Monsieur Dembélé trouve également que la jeunesse malienne est très courageuse. « Je vous assure, la jeunesse malienne est très courageuse. Nous savons toujours comment nous débrouiller. Mais à un moment, il va falloir que tout cela change, car on ne peut pas continuer d’être esclave dans notre propre paye » a-t-il averti.
Cependant pour certains d’entre eux, ces entreprises chinoises et libanaises ne sont qu’une petite partie du mal, car les difficultés concernent toutes les entreprises privées au Mali. «Le problème au Mali, c’est que les patrons n’aiment pas payer leurs employés. Cela pose énormément de problèmes pour la survie des travailleurs et du coup pour la survie de l’entreprise » réplique monsieur Diane. En tout état de cause, les entreprises privées, particulièrement celles des Chinois et des Libanais présentes au Mali, continuent d’être un enfer pour leurs employés.
Amadou Kodio