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Législatives du 29 mars 2020: Ces candidats en quête d’immunité

Les listes de candidatures pour les élections législatives prévues le 29 mars prochain sont maintenant définitivement arrêtées. Et la campagne du premier tour déjà lancée avant la date officielle fixée par le décret présidentiel de convocation du collège électoral.

 

Au sein des délégations envoyées sur le terrain par les Etats-majors des partis politiques en lice, figurent en bonne place une catégorie particulière de candidats faisant le plus souvent preuve d’un activisme débordant et d’une détermination sans faille. Il s’agit de cadres pour la plupart issus de l’Administration faisant l’objet de poursuites judiciaires ou se trouvant sous la menace de telles poursuites. Parmi eux figurent de grosses pointures. D’abord à tout seigneur, viennent et ce, sans jeu de mots, deux seigneurs de guerre du Nord, membres de la CMA : les sieurs Mohamed Alghabass Ag Intallah, fils de l’Amenokal, député sortant de la circonscription électorale de Kidal, et Ag Bibi, député d’Abeibara. Ils ont en commun d’être accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité et font l’objet de mandats d’arrêts internationaux lancés contre eux par la Justice malienne.

Vient ensuite un groupe constitué de hauts cadres de l’Administration et du privé. Parmi eux, on peut noter les candidatures de Sidiki N’Fah Konaté à Kolondiéba, et celle de Modibo Kane Doumbia, super promoteur de lycées et centres de formation professionnelle à travers le Mali. Il est candidat du RPM à Kayes.

L’un est ancien Directeur général de l’Ortm, et ancien ministre de la Communication. Sa gestion à la tête de la chaîne publique de radio – télévision a été épinglée par le Bureau du Vérificateur pour un détournement présumé de quatre milliards. Le BVG en a logiquement saisi le procureur du pôle économique et financier de Bamako.

L’autre, le nommé Modibo Kane Doumbia, fait l’objet de poursuites pour des malversations qui se chiffrent à plusieurs centaines de millions de nos francs. Aussi, le porte-étendard des tisserands est le fameux artisan de l’historique fraude au Baccalauréat de 2015 du temps de l’autre dame de couvent, Mme Jacqueline Nana Togola, alors ministre de l’Education.

A la suite du scandale mémorable, notre candidat  n’a trouvé son salut que par la fuite pour se terrer aux Etats-Unis en entendant que l’orage prenne fin. Pensant jouer avec le temps et l’oubli, il croit être à l’abri des yeux et des poursuites judiciaires.

Le candidat Doumbia figure à Kayes sur une liste d’alliance comprenant l’Adema, l’Urd, le RPM et l’ADP – Maliba dont le représentant n’est autre qu’Aliou Boubacar Diallo. Ancien candidat à l’élection présidentielle de 2018 et parrain d’ADP – Maliba, ce dernier fait l’objet de poursuites pénales pour blanchiment d’argent portant sur une affaire de 500 millions de FCFA.

Cette short list de candidats en quête d’immunité ne serait pas complète si elle ne comprenait pas le nom de Bakary Togola, Président de l’Apcam. Inculpé pour détournement de près  de dix milliards de francs CFA dans l’affaire dite des cotonculteurs et incarcéré depuis plusieurs mois à la maison d’arrêt de Bamako, il est présent sur la liste de candidature RPM de Bougouni, en compagnie du député sortant de ladite circonscription Zoumana  N’Tji  Doumbia.

La surprise du lecteur sera grande lorsqu’il apprendra que la quête effrénée d’un second mandat n’intéresse pas que les candidats indélicats : certains députés sortants, qui ont fait l’objet de demandes de levée d’immunité pendant la présente législature, sont candidats à leur réélection pour échapper à la Justice. Parmi eux, Seydou Coulibaly et Tiasse Coulibaly, élus Adema de Kati. Ils ont, semble-t- il,  joué un rôle capital dans les détournements de fonds opérés dans la  Fédération cotonnière de Fana et qui sont cités dans l’affaire des Cotonculteurs. Quoi qu’il en soit, le Président de l’Assemblée Nationale vient d’être récemment  saisi à leur sujet par la Cour suprême.

A la décharge des candidats en lice uniquement pour se prémunir d’éventuelles poursuites ou pour neutraliser des poursuites déjà engagées, on notera qu’en la matière, ils ont d’illustres devanciers. En effet, un certain Hady Niangadou, aujourd’hui député sortant de la Commune II et candidat pour le scrutin du 29 mars, en est la parfaite illustration. En 2007, il s’est fait élire sur une liste d’alliance formée notamment par le Cnid et le MPR. Motif de sa candidature d’alors? Il était impliqué dans une affaire d’atteinte aux biens publics et risquait d’aller en prison pour un bail de longue durée.

B.F

SourceLe Prétoire

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