Les Dicko s’empoignent pour la députation à Douentza. Le ministre Moustapha et la députée sortante Fatoumata ne sont plus qu’à deux doigts de l’assaut final.
Dans la perspective du premier tour des législatives le 24 novembre, le ministre Moustapha Dicko avait remué ciel et terre de l’Haïré pour que celle qui l’avait battu en 2007 dans la course à l’Hémicycle ne soit pas au second tour.
Arrivé de Bamako à Douentza avec deux véhicules Land Cruiser de l’Etat (l’un noir non immatriculé, l’autre, blanc, de marque Toyota AD-3190-MD) le samedi après la clôture de la campagne (vendredi 22 novembre à zéro heure), le ministre, accompagné de son attaché de Cabinet, de son ami Ousmane Maïga, le directeur de l’ODRS, de Bilali Dicko, le Directeur national de l’Hydraulique et de Mamoutou Yattera, le président de la Chambre des métiers de Douentza, a distribué de l’argent pour mener campagne contre la liste PSP-UMRDA (de Fatoumata Dicko). Sa liste, Adema-RPM, ayant été invalidée sur requête de la coalition PSP (introduite par un autre Dicko, l’ancien ministre Pr Oumar Hamadoun), le ministre a pris la décision d’appuyer la liste URD-PDES contre vents et marées, combattant de facto un allié politique du président IBK, l’UMRDA du ministre Bocar Moussa Diarra.
Finalement à l’issue du scrutin, la liste URD-PDES vient en tête avec 48% des voix contre l’alliance PSP-Um-RDA qui a récolté 38,12%. Et pourtant, plusieurs observateurs s’accordent à saluer «l’historique réconciliation parfaite» illustrée par l’alliance PSP-UMRDA, quand on sait que ces partis ont été de pires ennemis (c’est la seule liste PSP-UMRDA) sur toute l’étendue du territoire. Mieux, elle est tractée par une femme à un moment où des voix s’élèvent pour appeler à soutenir les candidatures féminines. Faut-il rappeler que les femmes sont en difficulté lors de ces législatives (le nombre de femmes députées, actuellement de 15, risque de chuter). C’est pourquoi, de son côté, la députée sortante ne cesse de sensibiliser les populations de Douentza afin qu’elles comprennent la guerre à elle livrée par le clan Moustapha Dicko.
Rappelons que plusieurs fois ministre de la République, M. Dicko a été ambassadeur du Mali au Burkina Faso. Député à l’Assemblée nationale, il fut conseiller spécial du président de l’Assemblée Nationale avant d’être son directeur de cabinet. Il semble qu’il ferait tout pour que Douentza soit sous son contrôle. Pour peu qu’il n’y ait pas de dégâts dans la concrétisation de cette ambition.
Bruno D SEGBEDJI
SOURCE: L’Indépendant du 29 nov 2013.