Les élections législatives 2020 se déroulées dans un contexte particulièrement difficile. L’insécurité récurrente, depuis 2012, fut avancée comme motif de non tenue des élections, même présidentielle. Elle fut en 2018 qualifiée de résiduelle par l’autorité en charge de la constitutionnalité des élections. Cela a soulevé, à juste titre des tollés par certaines classes politiques et la société civile. Comme si cela ne suffisait pas, l’épidémie du Coronavirus s’en est mêlée cette année. Et personne ne pouvait parler de ‘’maladie résiduelle’’ car, toutes les grandes circonscriptions électorales étaient touchées par cette maladie contagieuse au simple contact. Mais, le pouvoir en place n’a pas reculé au moment où des activités mondiales aux enjeux plus importants avaient été reportées ou tout simplement annuler. Contre vents et marées, les élections législatives ont eu lieu avec des arguments qui semblent être des prétextes (l’avenir nous le dira). La menace, les dégâts de la maladie annoncés quotidiennement par ces mêmes autorités et les expressions malencontreuses qui en sont suivies ont fait que plus de 70 % des électeurs n’ont pas fait le déplacement pour aller voter. Des candidats ont même suspendu leur participation à ce scrutin du 29 mars et 19 avril.
Voilà que c’est fini. Qui a gagné ? Ce n’est en tout cas pas le peuple malien qui, cette fois ci avait une bonne raison de rester à la maison. Peut-être l’Etat et ceux qui commandent. Avec tous les dégâts connus ou pas, liés aux conditions de vote, ils ont obtenu des députés. Les députés aussi peuvent être des gagnants parce que, à bien des endroits, il n’y avait aucun challenge. Mais ces députés auront-ils la crédibilité ? Seront-ils consciencieusement fiers de leur titre de représentant des communautés ? Cette confiance perdue du peuple ne pourrait être conquise maintenant dans l’hémicycle. C’est l’argent qui les fait élire et dans un contexte de crise sécuritaire et sanitaire. C’est à eux d’être à la hauteur des promesses faites lors des campagnes moroses. Sinon le peuple n’a pas d’attentes parce que ne se reconnaissant pas en ces élus.
Drissa T. SANGARE
Source: L’Analyste